Zal lui avait donné une mission qu'elle honorera comme il se doit. Pour l'instant, Midéro ne connaissait pas son vrai visage. Pour elle, il était un banni ayant vu une belle opportunité d'user de sa force pour réintégrer son clan. Et d'une façon plus que remarquable, il réussit à prendre la place la plus haute au sein de la meute ! Même si le clan tenait Irène en respect, il ne pouvait pas tenir rigueur de son assassinat envers le nouveau dirigeant. Après tout, Zal avait eu l'aval de la démone rouge pour un combat. Désignant au final l'alpha du Feu, grâce au résultat en découlant. La mise à mort n'avait pas été écartée des règles. Par conséquent, l'ancien banni n'avait rien enfreint en choisissant cette option. Il avait simplement été trop malin en poussant la femelle à bout, pour qu'elle accepte un combat contre lui, sans se soucier de sa potentielle mort. Le clan n'était pas dupe et c'est pour cela qu'ils se méfiaient de lui. Midéro savait que Zal était quelqu'un de dangereux de par son pouvoir et le côté sombre qui résidait en lui. Elle savait aussi que c'était quelqu'un de rusé et qu'il se servait probablement d'elle, comme Pandore le fit avant lui. Mais elle s'en fichait pour l'instant. Cela lui convenait. Après tout, elle n'avait connu que cela : c'était donc dans ses mœurs et ses habitudes. Zal lui apportait ce qui lui manquait depuis la fin de Pandore. De plus, elle devait avouer qu'il était plutôt séduisant. Elle n'était pas insensible à son charme naturel. Depuis cette fameuse rencontre, elle n'arrêta pas de penser à cette entrevue et cette mission qu'il lui avait assignée, faisant d'elle une personne de confiance pour ses plans futurs. Mais surtout, elle pensait à ce physique si beau... Il était sculpté comme un loup d'armée. Bien qu'il fut solitaire plusieurs années, il avait su garder ce physique. Elle fantasmait, parfois... Mais elle savait que cela n'irait pas plus loin que, peut-être, du flirt. Et elle n'était même pas sûre que cela arrivera un jour. À vrai dire, elle en doutait. Elle avait, certes, un physique jolie, bien que particulier, alliant le gothique et la noblesse. Cependant, certains trouvaient ce look élégant et beau, tandis que d'autres le trouvaient ridicule et affreux.

Quelques jours après cet échange, Midéro apparaissait au sein du clan de plus en plus souvent, au fil des jours. Saluant les membres, discutant avec eux, jouant avec des louveteaux, aidant, bref, elle se réintégra peu à peu. Elle faisait tout de même attention à ne pas trop aller voir les anciens, ainsi que ceux de son âge natifs d'ici : les personnes connaissant son rôle aux côtés de la dictatrice nécromancienne. Elle les saluait poliment, mais elle sentait qu'ils se méfiaient vis-à-vis de ces récents agissement. Elle continua donc d'interagir avec les jeunes ou les non natifs de ce pays. Se disant que, peu à peu, les autres baisseront leur garde et lui parleront plus facilement.

La noble avait déjà repéré quelques loups avec qui s'entretenir, concernant Zal. Et aujourd'hui, c'est avec l'un d'entre eux qu'elle parlera. Elle n'avait pas choisi le plus intelligent, ou le plus important, mais il fallait bien commencer quelque part. Elle n'était pas sûre que cela plaise à son alpha, car c'était un oméga. Un oméga stupide, n'apportant strictement rien au clan et n'étant pas gâté par la nature... En tous points. Mais elle s'était dit qu'il ferait un très bon bouc émissaire, pour des situations ayant la mort ou un quelconque danger dans son équation. De plus, il n'existait pas aux yeux de la plupart du clan : il était insignifiant, le pire de tous les omégas. Autant sacrifier un élément comme lui que quelqu'un comme elle ! Et si jamais, il venait à divulguer quelque chose, qui croirait un pauvre loup comme lui ? Midéro avait également une autre personne dans sa ligne de mire. Brasio, un guerrier. Zal soupçonnait un complot naissant contre lui et la femelle se disait que cet individu savait quelque chose. Mais en ce qui le concerne, elle verra cela un autre jour.

La poupée gothique romantique arriva à destination : les cachots abandonnés. Comptabilisant plusieurs étages souterrains, une multitude de marches, une obscurité percée par d'innombrables torches s'illuminant. Cet endroit sordide établit sous terre et en ce moment, présent juste sous ses pattes. Elle avisa l'entrée de ces cachots par le biais d'une petite grotte. Elle y entra, tout naturellement. Ce lieu n'était plus gardé depuis des années : certaines cellules pouvaient très bien servir de tanière à plusieurs solitaires ou ermites. C'était la planque parfaite pour se cacher des patrouilles de recherche qui seraient, potentiellement, à nos trousses, et ainsi se faire oublier et avoir la paix. Elle devait donc être prudente. Tout en s'aventurant, elle huma l'air ainsi que le sol à la recherche de la moindre odeur de canidé. Elle sentit l'une d'entre elles. Ce n'était pas Ziege, c'était une ancienne odeur. Celle-ci était presque insignifiante. Le solitaire ayant vécu ici avait fiché le camp depuis un petit moment. Elle ne décela pas d'autres odeurs. Midéro s'avança plus profondément là-dedans, observant. Elle aperçut des chaînes, des crânes, os ou même squelettes entier jonchant le sol. Elle ne descendra pas au premier sous-sol. Elle préféra rester au niveau 0 : le rez-de-chaussée. De plus, il fallait que Ziege puisse la trouver facilement. C'est par un balayement de queue devant plusieurs torches, qu'elle alluma celles-ci, éclairant la pièce. Elle se plaça ensuite de sorte à ce que les torches enflammées soient dernière elle, l'illuminant telle une reine, projetant son ombre devant elle. Elle s'assit et attendit patiemment l'oméga. Elle espérait tout de même qu'il ne se soit pas perdu... Il en serait capable... Finalement, elle entendit le claquement caractéristique des sabots et sourit.

Bien le bonjour, Ziege. Dit-elle sans bouger de sa place, un sourire enchanteur collé aux babines.

Le loup-chèvre bêla. C'était... Très particulier. Elle leva un sourcil face à ce cri plus qu’inhabituel pour un canin. Elle n'avait jamais entendu quelqu'un imiter une chèvre, de façon aussi naturelle de plus. Si un jour on lui avait que quelqu'un en était capable, elle ne l'aurait pas cru. Heureux, celui-ci lui sourit. Elle ne savait pas trop pourquoi. Est-ce le fait de voir que quelqu'un portait un quelconque intérêt à son existence ? Ou est-ce son apparence qui produisait cette réaction ? Néanmoins, son attitude changea rapidement. Il parut effrayé, comme s'il venait de se rendre compte d'une terrible chose.

Pas venir ici, dangereux ! Partir tout de suite !

L'oméga était à présent tendu, la queue basse et les oreilles en arrière. Il regardait les alentours de façon inquiète, se tenant sur ses gardes comme si quelque chose aller faire irruption d'un moment à l'autre. Ayant l'intention de les attaquer. Midéro se leva prestement. Il ne fallait surtout pas qu'il s'enfuit ! Elle n'avait aucune envie de lui courir après ! Néanmoins, elle prit le temps de secouer son postérieur ainsi que son énorme queue duveteuse. Cela, afin de faire partir la poussière qui s'y serait installée. Par la suite, la noble marcha de façon délicate vers l'hybride, lui adressant un sourire tendre. D'une voix douce et se voulant rassurante, elle lui dit :

Ne t'inquiète pas. Il n'y a personne ici. J'ai flairé la pièce au préalable : il n'y a que nous deux.

Ensuite, elle se plaça à côté de lui et l'entoura de sa queue aussi douce qu'un nuage. Elle voulait le rassurer, mais en même temps ne pas se montrer trop familière avec lui. Cependant, elle avait un peu de mal. Ziege lui semblait avoir le même caractère et les mêmes attitudes qu'un louveteau, même s'il était adulte, et elle adorait les louveteaux. De ce fait, l'oméga lui rappelait les petits qu'elle ne pouvait s'empêcher de rassurer quand ils étaient tristes ou quand ils avaient peur.

La poupée espérait que l'hybride se calme et soit, par la suite, plus serein dans ce lieu. Bien que l'endroit ne soit pas très jovial, on pouvait distinguer la pièce grâce aux torches. On voyait clairement qu'il n'y avait qu'eux. Mis à part quelques rongeurs qui trainaient, mais ça, c'était autre chose. Après avoir attendu quelques instants pour qu'il se calme, elle poursuivit :

Dit moi. Que penses-tu de Zal ? Personnellement. Sans te baser sur les dires des autres.

Elle voulait d'abord connaître son avis avant de poursuivre sur le cœur de la conversation. De toute manière, elle était certaine de pouvoir faire changer d'avis Ziege. Ainsi que de le convaincre sur n'importe quoi.

Grâce à son intervention, Ziege s'était calmé. Bien que ce lieu ne soit pas sa tasse de thé, il se détendit au contact de la noble. Il finit par s'assoir, le prouvant. Sa posture était quelque peu bizarre, mais Midéro comprit facilement que c'était à cause de ses postérieurs de chèvre. Il ne pouvait pas faire autrement. Néanmoins, à la mention de l'alpha, l'oméga se recroquevilla et de la peur se lit sur son visage. Il répondit aussitôt à Mlle.Midéro, non sans pouvoir cacher la peur s'étant immiscée dans sa voix.

Zal méchant avec Ziege. Il le traite de biquette, il le brûle, il veut qu'il le fasse rire. Ziege aime pas, il fait peur. Mais Zal est chef, alors Ziege obéit, parce que Ziege est un bon loup. Oui, Ziege bon loup !

Il bougea de façon désordonnée, lui valant la perte de l'équilibre. Il s'étala sur le sol. À ce moment, Midéro eut un mouvement de recul tout en levant l'une de ses pattes avant devant son poitrail. Restant dans cette position pathétique, la chimère poursuivit :

Mais Zal, laisse Ziege vivre au camp. Les autres loups donnent à manger, même si Ziege peut pas manger. Alors Ziege content.

L'oméga se redressa soudainement en souriant, semblant fier. De quoi ? Elle n'avait aucune idée... Midéro, reposa sa patte et le regarda de façon neutre. Le fait que Ziege accepte les maltraitances de Zal, était stupide, mais en même temps, elle ne pouvait pas lui en tenir rigueur. Il n'était qu'un oméga sans aucune qualité ni force, il ne pouvait pas rivaliser avec l'alpha puissant qu'était Zal. De plus, si Ziege décidait, dans un élan de spontanéité, de déserter le clan, il ne survivrait pas longtemps tout seul. Il n'avait donc d'autres choix que de se laisser faire.

Je conçois que Zal est brusque et a des façons plus que dur de punir. Mais, si tu te ranges de notre côté et que tu nous aides, il t'en sera reconnaissant. Nous aurons des missions pour toi ! Tu pourras faire partie de la vie du clan et avoir des récompenses ! Tu ne seras plus un simple oméga inutile.

La poupée savait très bien que Ziege ne sera qu'utilisé pour des missions que personne ne voudra faire ou des missions à l'issue sans doute mortelle. Il sera également utilisé comme défouloir par Zal, elle en était sûre. Il n'apporterait pas grand chose aux plans de l'alpha, si ce n'est l'opportunité d'avoir un bouc émissaire ou un cobaye pour diverses choses.

Ce ne sera pas facile tous les jours. Mais qu'en penses-tu ? Tu veux bien nous aider, officiellement ?

Elle lui sourit. Dans un sens, il était préférable pour un pauvre loup comme lui de se ranger du côté de l'alpha. De plus, elle était là. Si cela devenait trop dur pour lui, elle l'aidera. Elle essayera aussi de le protéger du trop-plein de mauvais traitements. Déjà, à part l'alpha, il était hors de question que quelqu'un d'autre le touche dorénavant ! Du moins, pour Midéro, c'est ce que l'alpha instaurera envers lui. Elle voyait en Zal quelqu'un qui n'aimait pas partager ses "jouets", si c'était vrai, alors il serait normal que Zal empêche quiconque de faire du mal à Ziege, à part lui et seulement lui.

Tandis qu'elle expliquait, Ziege la regardait en arborant un sourire niais. Elle n'y prêta pas trop attention, afin de poursuivre tranquillement. Néanmoins, elle était attendrie, il lui faisait vraiment penser à un louveteau. Une fois qu'elle eut fini de parler, l'oméga hocha la tête, enthousiaste.

Oui ! Oui ! Ziege aide, Ziege bon loup ! Ziege veut servir Midéro, mais Zal pas frapper Ziege, pas traiter de Biquette.

L'oméga bêla de nouveau et se releva en suivant. Il était heureux de la proposition de Midéro. Elle lui sourit tendrement derechef. Cependant, elle n'était pas sûre de pouvoir instaurer les conditions que voulût Ziege. Elle voyait mal pourquoi l'alpha accepterait des conditions imposées par un oméga. Elle pouvait toujours les transmettre à Zal et insister un peu pour qu'il les accepte, mais ce n'était pas gagné... De plus, si elle voyait qu'il n'était pas la peine d'insister, elle ne le fera pas. Elle n'avait pas envie de se recevoir un coup de l'un de ses excès de colère.

Je vais voir ce que je peux faire concernant tes conditions. Cependant, je ne suis pas sûre qu'il les accepte.

Elle regarda les alentours, entendant des souris se battre. Par la suite, elle posa le regard vers le chemin de la sortie et s'y tourna.

Il est temps de partir. Viens avec moi, je vais te raccompagner.

Mlle.Midéro commença à partir. Bientôt, elle sortit de la grotte, fermant les yeux quelques instants le temps de se réhabituer à cette lumière. Par la suite, elle emboîta de nouveau le pas, de façon calme, partant en direction du camp. Faisant également attention à ce que Ziege la suive bien, mais au rythme où elle marchait, il n'avait pas à s'inquiéter. En fait, elle marchait au rythme de l'oméga. Quand elle arrivera, elle partira directement voir Zal pour l'informer de l’adhésion de Ziege et de ses petites conditions.