Il ne savait pas ce qu'il lui avait pris de s'aventurer ici. Initialement, il voulait rejoindre la vallée arc-en-ciel afin d'y voir la fréquentation du gibier. Il savait que ce lieu était celui ayant le plus de fréquentations dans le pays en terme de nourriture, de par la présence de Mordor. Depuis que le campement de la Terre avait brûlé, emportant certains membres dans la mort, Frostbite avait décidé d'aider ces alliés. Et dans les décisions : chasser pour eux de temps en temps. Curieux, il avait souhaité partir en repérage : ce n'était pas le terrain de chasse des Eaux, ils ne connaissaient rien de cet endroit.

Souhaitant faire une pause, Kaporal avait faire un détour, s'éloignant de la prairie du Monde, pour s'aventurer à l'oasis Doushite. Grossière erreur. C'était un endroit chaud, le désert étant collé à l'oasis. Le chef d'armée était un loup des grands froid, pas un loup fait pour une telle chaleur ! Encore heureux, l'oasis ne se trouvait pas au beau milieu de cette étendue de sable brûlant. La chaleur était donc... À peut près supportable... Il décida, sans plus tarder, de partir à l'ombre d'un arbre, au bord de l'Eau. Il regarda cette eau claire et baissa la tête, lapant avec plaisir ce breuvage.

Kaporal releva soudain la tête, une douce brise agréable lui ayant apporté l'odeur familière d'un congénère. Il ne tarda pas à trouver cette fameuse personne et l'observa. Il ne dit rien, se contentant de rester ancré sur ses pattes et d'observer de son seul œil valide.

La personne qu'il avait sentie était une femelle : blanche et noire. Elle se laissa tomber en arrière, les quatre fers en l'air et se roula quelques peu dans le sable. Comment pouvait-elle ? Il n'était pas sûr d'aimer la sensation du sable dans ses poils. Déjà qu'il n'aimait pas trop au bout de ses pattes... Il préférait largement sentir la neige, même si celle-ci était froide.

La femelle le remarqua bien vite. Elle le scruta, regardant son physique de vétéran de guerre. Kaporal ne dit toujours rien. Il l'observait aussi, même s'il avait analysé son physique aussi rapidement qu'un guépard en plein sprint. Que dire d'elle après tout ? Ces couleurs étaient basiques, rien d'exceptionnelle. Elle était plutôt musclée, il en déduit qu'elle était guerrière ou autres rangs nécessitants des muscles. Une fois qu'elle eut, apparemment, finit de l'analyser, elle prit la parole.

Salut toi ! Le soleil tape dur hein ? Ça va ?

Kaporal fut étonné par son accent. Il le connaissait parfaitement, sa famille et lui le possédant. Il répondit aussitôt :

Toi ! Tu es russe n'est-ce pas ? Je t'ai jamais croisé, t'es arrivé il y a peu ? Que fait une camarade hors du pays ?

Un sourire franc s'afficha alors. Le pays de ses origines lui manquait. Cela faisait plusieurs années qu'il n'y était pas allé. Mais en ces temps, il ne pouvait pas partir plusieurs mois. Il ne pensait pas qu'il trouverait un jour quelqu'un de Russie dans ce pays mis à part ses parents et sa sœur. Il s'avança vers elle, restant tout de même à l'ombre et au bord de l'eau. Il remarqua son regard dérivant derrière lui. Le pirate tourna alors la tête, apercevant Gaor : un assassin de son clan. Il ne l'avait pas remarqué, trop occupé par l'odeur de la louve. Il semblait dormir, néanmoins, la voix forte et enthousiaste de Kaporal l'avait peut-être réveillé ?

Son assassin, Gaor, fila à vive allure en leur direction une fois qu'il reconnut son chef. Il s'arrêta à sa hauteur et s'inclina en signe de respect envers son supérieur hiérarchique. Coupant, par ailleurs, la louve dans son élan qui souhaitait également rejoindre Kaporal.

Chef. Je n'aurai jamais imaginé vous croiser dans un tel endroit, il fait bien trop chaud !

Puis il se tourna vers la louve bicolore et se présenta à elle. Celle-ci le salua à son tour et s'avança, cette fois-ci prudemment, vers son congénère russe. Elle fixa son moignon. Kaporal ne se sentit pas gêné : il avait l'habitude depuis le temps ! Pendant qu'elle réduisait la distance entre eux, le chef d'armée se focalisa sur Gaor.

Le pirate russe se demandait encore ce qu'il lui avait pris de venir faire une escale ici. Mais à l'ombre, il devait bien avouer que la chaleur était supportable. De plus s'il voulait se rafraîchir, il y avait une étendue d'eau à sa disposition. Enfin, il ne se risquera pas à venir ici en plein été ! C'était un coup à mourir, il en était sûr...

Je viens y faire une pause. Je vais en direction de la vallée arc-en-ciel pour y voir le gibier. Et toi ? Comment fais-tu pour dormir en plein soleil ? La chaleur doit être insupportable...

Snay' s'arrêta finalement en face de lui. Une fois que Gaor répondit à Kaporal, la femelle enchaîna, répondant à sa question posée précédemment.

J'suis arrivé ici y'a 3 ans cam'rade... On a fui la Mère-Patrie, il a de trop grandes tensions là-bas... Un jour peut-être pourrions-nous y retourner ?

Une guerre avait donc éclaté là-bas... La seule fois où Kaporal avait fait un voyage dans le pays de ses origines fut quand il avait 1 an et demi. Il y avait passé six mois en tout entre le voyage aller-retour et bien entendu, le séjour. D'ailleurs, ses parents avaient hésité à repartir, faisant traîner le séjour de jour en jour. Mais son père ayant une responsabilité de chef d'armée, la raison l'emporta sur l'envie. Tant mieux quelque part, car la Russie était sous tension à présent.

Peut-être. Je n'y suis allé qu'une fois dans ma vie et j'aimerai y retourner avant qu'la vieillesse m'empêche de faire de grande escapade ! Mais nos peuples ont s'en doute dû régler la situation. Connais-tu le nom de ta meute ? D'après mes souvenirs, la mienne possédait de valeureux guerriers assez barbares et conquérants. Quelque peu semblable au clan de la Terre ici.

Il était peu probable qu'ils fassent partie de la même meute d'origine. La Russie était un pays très vaste, immense. Bien plus qu'ici. Il y avait beaucoup de meute, peut-être une dizaine ? Dont chacune devait posséder au minimum une vingtaine de loups ? Il ne savait plus trop. Mais c'était énorme.

Vous savez chef, je suis un loup des cavernes, j'ai un corps très dense et très lourd, me déplacer me demande donc beaucoup d'énergie. Rien n'est mieux pour moi que la chaleur du soleil pour me requinquer, et j'aime beaucoup l'oasis, on y est au calme, peu de loups y supportent la température. Aussi quand vous ne me donnez pas de mission et que les nourrices en ont assez de voir ma carcasse à la tanière des louveteaux, je viens ici. Et puis, j'ai toujours un atout dans ma manche pour me rafraichir.

Kaporal avait deux conversations en même temps, mais il arrivait à suivre le rythme et jongler entre les réponses de ses deux interlocuteurs. Avant que la louve ait l'intention de prononcer un seul mot, il ouvrit la gueule afin de répondre à Gaor.

Je comprends d'autant plus pourquoi peu de personnes viennent ici, à par les amateurs de soleil et de chaleur. Et nous ne sommes même pas en plein été ! Je n'ose pas imaginer ce lieu en jour de canicule ! Mais tu as raison de quitter le campement quand il n'y a rien à faire. Cependant, j'ai peut-être une mission pour toi. Nous en parlerons ce soir.

Il hocha brièvement la tête. Il n'en dirait pas plus en présence de la louve. Elle n'était pas de leur clan, cela ne la concernait pas. Ils étaient peut-être originaires de la même contrée pour ce qui est de leur origine, mais les affaires du clan de l'Eau n'avaient pas besoin d'être entendues par un membre d'un autre clan. Quelques secondes passèrent avant que la louve bicolore ne lui réponde à son tour.

Je ne sais pas du tout, j'avais même pas un an quand on est partit. Mais mon père était un chef d'armée, un meneur, je pourrai lui en parler, mais quand on a fuit, il est tombé gravement malade... J'ai vraiment peur qu'il me claque entre les pattes. Je voudrais pas lui faire de mal s'il parle d'avant tu saisis ?

Kaporal tourna la tête en sa direction tandis qu'elle commençait à parler. Son père était donc malade. Il était plutôt préférable d'éviter ce sujet. Elle ne se souvenait pas du nom de sa meute, dommage. Mais peut-être qu'elle ne l'avait jamais su. Ou tout simplement oublié puisqu'elle avait quitté le pays alors qu'elle était encore un louveteau.

- Par contre... Si tu désires retourner en Russie : tu crois que tu pourra revenir pour me dire si ça s'est apaisé ?
- Tu n'auras cas venir avec moi. Répondit-il aussitôt. Le voyage sera bien plus amusant et tu verras nos origines. Tu n'y as même pas passé un an, tu as s'en doute tout oublié ou presque...

S'il y retournait, il n'était pas sûr de pouvoir revenir ou de le vouloir. Il y avait encore des choses à faire avec Zal et le retour d'Akui. Il se passera surement diverses choses dans les années à venir et en tant que chef d'armée, il devait être présent. Peut-être ne repartira-t-il jamais là-bas après tout. Il sera sans doute trop vieux pour voyager quand l'occasion se présentera. Il plia la tête vers sa patte bandée afin d'attraper le cure-dent qui y était soigneusement coincé. Il le mâchouilla ensuite, la regardant avant de continuer.

Mais dit moi, comment t'appelles-tu ? Et ton clan ? Celui de l'Air je présume.

Les présentations avaient été balayées par l’enthousiasme, mais il souhaitait mettre un nom sur cette personne.

Kaporal remarqua le subtil intérêt que porta Gaor à la future réponse de la louve. L'identité de celle-ci l’intéressait tout autant que lui. Et il avait raison. Pour un espion, s'était important de pouvoir mettre un nom sur un visage. Kaporal, en règle générale, s'en fichait un peu plus. Mais là, c'était différent.

Je m'appelle Snayperskaya... Snay pour les intimes, et je viens des Airs, oui. T'es balèze pour reconnaitre les clans quand même ! J'arrive pas à faire la distinction... Ça viendra en rencontrant du monde je pense...

Le chef d'armée la jugea un instant. Elle ne savait pas encore différencier les quatre clans à l'odeur... Son escadron, lui, l'apprenait dès les premières leçons ! Cet exercice était étalé de leur deux à trois ans s'il le fallait, mais il y passait du temps avec les jeunes recrues. C'était très important pour pouvoir se méfier d'un potentiel ennemi. Mais aussi pour reconnaître ses alliés. Ainsi, ses membres pouvaient écarter les sujets ou informations à ne pas divulguer face à un congénère.

Et bien... Je présume que tu n’es pas sortit souvent des territoires de ton clan... Ça viendra en rencontrant des gens. Je te conseil surtout de connaitre celle des Feux, avec leur nouvel alpha, il vaut mieux...

Elle continua de fixer sa patte coupée. La question ne tardera pas à arriver. Il pouvait le sentir gros comme une montagne ! Son envie de savoir était collée sur son visage : la lueur dans son regard la trahissait le plus.

Elle est passé où ta patte ? On te la prise ?

Comme il s'y attendait depuis le début. Dès qu'elle avait posé ses yeux sur son bandage, elle ne l'avait plus quitté. La question qui lui brulait les lèvres autant que la chaleur environnante venait d'être prononcée.

Une guerre. Un petit con a décidé de me couper la patte à l'aide de son pouvoir avant que je ne l'achève. Le reste aussi vient de cette guerre. Elle aura été un adversaire excellent jusqu'au bout.

Il se remémora la guerre finale contre Pandore. En ce temps là, il pouvait encore combattre avec les autres. Pas seulement restait posté à l’écart pour diriger. Il força sur sa mâchoire, cassant en deux le petit bout de bois. S'en rendant compte, il soupira avant de recracher les deux parties du cure-dent. Il ne pouvait en reprendre un : les autres étaient chez lui.

Il vit Gaor du coin de l’œil s'étaler sur le sable chaud et se rouler. Il allait s'en mettre plein les poils ! Comment faisait-il ? Ça devait être extrêmement désagréable. Ça devait gratter horriblement aussi. Cette chose, s'était pire que de la poussière ou de la terre. Quitte à choisir, il préférait même avoir de la boue que du sable sur lui. Des gémissements de contentement franchir ses babines. Se rouler là-dedans lui plaisait-il vraiment ? Il ne comprendrait sans doute jamais pourquoi, même si Gaor lui expliquait.

- война Elle soupira et poursuivit : C'est bien quelque chose que je pourrai jamais blairer... T'sais j'suis le genre de personne qui aime pas trop être dans les conflits, sinon j'te raconte pas le bazar.

Puis, elle tourna la tête, observant les alentours. Elle semblait chercher quelque chose et pas seulement regarder ce qui les entourait.

Dis : Tu veux que j'te montre un truc ?

La curiosité fit son apparition. Elle avait son attention. Espérons tout de même que cela l’intéresse. Sinon, sa curiosité se serait manifestée pour rien. Et il n'aimait pas être déçus. Pour lui, si il manifestait un quelconque intérêt, il fallait que la chose lui plaise au final. Sinon, son air blasé faisait son apparition et il te regardait de sa fameuse expression "Sérieusement ? C'est tout ?".

Vas-y, j'attends. Puis avant qu'elle ne daigne bouger pour lui montrer quoique ce soit, il ajouta : Hum... Et quel est ton rang ? J'avais pensé à guerrière, mais si tu ne peux pas blairer les conflits, même minimes entre camarades de clan, tu n'en es pas une. Il faut aimer un minimum se battre pour ça.

Si, je suis guerrière. Me friter avec les plus jeunes me gêne pas tu sais, mais me mettre sur la poire pour des broutilles, genre j'sais pas... Gnagnagna t'es une brêle au combat, blablabla tu cours comme une limace : en te trainant... Pfeu ! Complètement inutile... J'aime pas être dans ces querelles de gosses. Par contre pour la bataille : c'est une question de convictions cam'rade... Si il faut te battre pour ta patrie...

Oh ~ L'aurait-il vexé ? Du moins la façon dont elle lui répondit aussitôt faisait penser à cela. Mais elle fut plutôt agacée, vu le semblant d'imitation qu'elle donna. Le rang de chef d'armée lui permettait de rabattre le caquet du genre de loup dont elle parlait : ceux se croyant plus forts que tous ou ayant choisi des jeunes en difficultés comme cible. Mais il savait très bien que si un jour l'un de ces loups téméraires décidait de le défier, il sera en mauvaise posture. Il était presque à la moitie de sa vie, avait perdu en rapidité et agilité à cause de sa patte manquante et n'avait jamais eu de pouvoir. Si l'un de ses membres décidaient de le défier et qu'il perdait, son autorité en prendrait un sacré coup avec ces petits merdeux. Il arrivait tout de même à tenir le rythme, mais il était plus facilement épuisable au fil des années. Il ne mentirait pas s'il disait qu'il avait eu de la chance avec Valentin. Étant donné sa fourberie légendaire. Même si avec ce serpent, il ne lui avait suffit que de le repérer malgré son invisibilité et de ne plus le lâcher une fois ses crocs plantés. Kaporal n'en restait pas moins un fort combattant : sa mâchoire était toujours aussi puissante, prête à casser un os s'il le fallait. Sa musculature était toujours aussi bien entretenue que dans le passé : grâce aux entraînements qu'il exerçait parfois en solitaire ou avec son escadron. Le sang de la meute de ses origines y était aussi pour quelque chose : il avait hérité des bonnes souches.

Так что делает это хорошо...

Le pirate russe releva le museau, qu'il avait légèrement baissé dans sa réflexion. Il vit Snayperskaya fixer un endroit particulier. Elle leva la patte et un jet d'air puissant parti de sa patte en un bruit de détonation. La projection d'air frappa de plein fouet un caillou qui vola et tomba dans l'eau. Kaporal avait suivi le mouvement et la chute du caillou. Il regarda l'onde de choc se propager dans l'eau. C'était plutôt impressionnant il devait l'avouer. Elle ferait un très bon assassin avec un tel pouvoir. Chose qu'il lui fit d'ailleurs remarquer :

Tu devrais t'orienter vers assassin. Avec un tel pouvoir tu seras en mesure de tuer tes cibles, même si elles sont entourées, sans te faire remarquer... Enfin, ton pouvoir te sera plus utile dans cette voie qu'en tant que guerrier : pouvoir tuer à distance, c'est fait pour ce rang. Ou alors chasseuse.

Il continua de regarder l'onde de choc qui diminua de plus en plus. Il jeta ensuite un œil à Gaor. Ça ne l'étonnerait pas que celui-ci ait eu peur. Kaporal, lui, s'était retenu de sursauter lors de la détonation : ses muscles s'étaient crispés un instant. Enfin, ce que ne savait pas Snayperskaya, c'est qu'elle avait donné son identité complète ainsi que son pouvoir à un espion. Et le vieux était sûr que son espion garderait tout ça en mémoire, si un jour, il a besoin de ces informations.

Lors de la détonation, Gaor avait sursauté, faisant presque un bond sur place. La louve russe rigola à plein poumon devant l'effet de son pouvoir sur le loup des cavernes. Mais son rire fut interrompu par la remarque de Kaporal sur ce dit pouvoir.

Assassin... J'ai peur ne pas être assez discrète... Et chasseuse... Mouais sans plus... Je tire un coup je touche une bestiole, mais le reste s’enfuit... Pareil pas assez de discrétion... Finalement être "l'ange gardien" de mon futur escadron... Ça me plait mieux...

Kaporal renifla dédaigneusement. Cette réponse ne lui convenait pas. Snayperskaya n'exploitait absolument pas ses capacités au maximum en étant guerrière. Son pouvoir ne pouvait être utilisé sur un cible trop mouvante, à par si elle calculait son coup. Mais face à plusieurs ennemis à la fois, son pouvoir se révélait inutile ! Et les guerriers se battaient toujours, à un moment ou un autre, au corps-à-corps. Tandis qu'en étant assassin, elle n'avait cas se planquer dans la végétation ou autre puis tirer sur sa cible. Tuer en un seul coup : ni vue, ni connue, mission accomplie à la perfection. Pour la chasse, c'était encore plus simple. Elle n'avait pas besoin de se cacher aussi discrètement qu'en étant assassin. Elle tirait, visant un endroit approprié : un gibier de pris sans l'aide des autres. Bien sur que les autres bêtes s’enfuiront à la détonation, mais son équipe n'aura cas se mettre en action à ce moment et ainsi attraper un voir plusieurs autres proies. Franchement, à la place qu'elle entretenait, elle était moins utile pour son clan. Si Kaporal l'avait dans son escadron, jamais il ne l'aurait laissé faire guerrière. Elle aurait été assassin et aurait pu suivre l'entraînement des guerriers, si elle le souhaitait. Kaporal voulait une optimisation parfaite de son escadron ! Que faisait son chef d'armée, lui ? Pas bien son travail visiblement...

Bon ! C'est pas tout, mais j'vais peut-être y aller !

Kaporal observa Gaor. Celui-ci les regardait avec insistance. Pourquoi ? Peut-être trouvait-il lui aussi le choix de Snayperskaya quelque peu stupide et peu utile au clan de l'Air. Déjà qu'ils étaient en bas de l'échelle niveau force brute, si en plus leurs membres choisissaient mal leur rang et qu'ils les laissaient faire... C'est vraiment mal barré pour eux...

Si j't'ai fait peur tu m'le dis : pas la peine de nous regarder comme ça. Qu'est-ce t'as vu ?

Le vieux continua de regarder Gaor, attendant sa réponse. Il était resté silencieux tout du long, se contentant de regarder. Il pensait que Snayperskaya allait effectivement partir, alors il n'avait rien dit pour entretenir la conversation. Mais elle était encore là, se concentrant sur l'espion de l'Eau.

Je viens de réaliser qu'en fait Gaor est assassin et pas espion. Pour moi c'était un espion. x'D

Pardon, je m'étonne que Kaporal soit resté si stoïque. Ça doit être l'age hein chef?! Vous n'entendez plus aussi bien qu'avant ! Ce fut un plaisir de te rencontrer.

À la suite de sa petite blague, l'assassin se mit à rire. Kaporal le fixa d'un œil dur et lâcha un "Tsk !" bien claquant. Il n'allait pas le punir pour ça. Gaor ne voulait pas lui manquer de respect, il l'avait dit sur le ton de la plaisanterie après tout. Et le pirate le savait. Néanmoins, il n'avait pas pu s'empêcher de faire croire à l'assassin qu'il allait s'en prendre une. De plus, il devait garder une certainement façade de sévérité devant la guerrière de l'Air. La louve russe s'adressa derechef à eux, faisant dévier le regard de Kaporal sur elle, une dernière fois.

Bon ! J'vais y aller ! J'ai encore de la route à faire ! Et... Une dernière chose camarade : Je pense y réfléchir à mon poste au sein d'l'armée... La voie de l'assassin est assez attirante j't'avoue... J'te dirais ça si on s'recroise cam'rade !

Au moins, elle n'avait pas totalement ignoré ses conseils d'un geste de la patte ! Elle avait plutôt intérêt à les suivre d'ailleurs. Étant un chef d'armée, ses conseils étaient judicieux pour son développement futur. C'était peut-être une erreur de l'avoir conseillé sur son changement de rang, mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Il espérait intérieurement que son chef d'armée se fasse virer et remplacer...

Прощай товарищ ! Ajouta-t-elle.

Kaporal lui répondit également d'un au revoir en russe. Par la suite, elle tourna les talons et partit en trottinant. Elle sauta derrière un rocher, disparaissant de leur champ de vision. Sans quitter des yeux l'endroit par lequel la louve venait de disparaître, le pirate s'assit et donna un coup de patte vif derrière la tête de son assassin. Ce coup de patte fut semblable à un coup amical un peu violent que l'on donnerait à quelqu'un que l'on apprécie.

Sale gosse... Dit-il, un petit sourire aux lèvres. Je ne suis qu'à la moitie de ma vie !

Ensuite, il se leva et commença à partir après s'être retourné. Sans tourner la tête, il ajouta :

Tu peux me suivre à la vallée arc-en-ciel ou rester ici à lézarder.

Il continua sa route, Gaor le rejoindra s'il en a envie. Il voulait quitter cet endroit le plus vite possible ! La chaleur le submergé maintenant qu'il n'était plus à l'ombre. Heureusement qu'il était blanc.