RP effectué aux Plantes mouvantes

Rp antidaté à quelques jours après celui-ci

-Silver-

Le guerrier gris avait bien mit quelques jours avant de se remettre de son étrange rencontre avec Faubaru. Enfin, plutôt, de se remettre du tour que lui avait joué Iria aux cascades, rendant le chasseur bien plus beau que d'habitude. Toute la conversation qui s'en était suivie continuait de brûler de honte la mémoire de Silver, et même s'il s'en était sorti sans trop de mal - car Faubaru, une fois encore, avait été compréhensif - il ne pouvait pas s'empêcher d'y repenser jour et nuit.

Est-ce qu'il était vraiment attiré par les mâles ? C'était impossible. Cette simple idée le dégoutait. Mais il avait réfléchi, à ce qu'avait dit Faubaru, et jamais aucune femelle ne lui avait provoqué autre chose que du dégout ou de la colère. Alors qu'est-ce qui clochait chez lui ? Il commençait à vieillir, et un jour peut-être, voudrait se trouver une bonne petite louve toute douce qu'il garderait avec lui. Enfin, est-ce que c'était vraiment ce qu'il voulait ? D'un autre côté ... Il y avait eu Faubaru. Il y avait eu Horik. Des sentiments bien plus étranges envers eux, bien plus forts aussi : de la colère, de la rivalité, de l'amitié. Des choses qu'il n'avait jamais eu avec aucune femelles. D'abord, Amiria avait joué avec lui, puis Iria, et toutes deux avaient fini par détraquer quelque chose en lui. Peut-être qu'elles l'avaient transformé.

Histoire d'en avoir le cœur net, il était retourné voir l'Ours, une fois encore. A vrai dire, l'entité immortelle était la seule à vraiment lui apporter des réponses quant à ce qui lui arrivait avec les Dieux, la seule à réellement le rassurer, ou l'aiguiller; Finalement, il l'aimait bien quoi. Il pénétra dans la forêt une après-midi plutôt pluvieuse, humide et chaude, appelant la grosse montagne :

-Silver-

La terre trembla, les branches frémirent et les oiseaux piaillèrent, et enfin, la silhouette lourde et massive de l'Ours apparu. Cette fois-ci, Silver n'eut pas peur : il s'était habitué à l'ogre des plantes mouvantes, et savait qu'il n'avait rien fait de mal cette fois-ci. Il l'attendit de patte ferme, le regard alerte, le torse bombé. Il avait des questions.

L’Ours est là.

Le mâle gris sourit comme il en avait l'habitude, en découvrant ses crocs en un rictus satisfait. Il allait avoir des réponses, et il se sentait soudain plus sûr de lui devant la présence presque divine de l'Immortel. Oui, l'Ours allait lui dire que probablement, il y avait une signification à ce qui lui était arrivé. Ce n'était pas possible qu'il soit homosexuel, tout simplement impossible. Faubaru n'était même pas religieux, il n'y connaissait rien ! Un peu plus sûr de lui, il commença à raconter :


Il s'assit, la tête tournée vers la statue d'Amiria qu'il pouvait voir à travers la jungle qu'était les plantes mouvantes. Ils étaient seuls, juste lui et l'Ours, à qui il avait appris à faire confiance. Tel un gros caillou, il ne révèlerait pas ses secrets : quel intérêt avait un immortel à faire ça ? Il continua, un peu plus absorbé par ses pensées :


Il sourit, tournant sa tête vers l'Ours. Attendant que le grand Immortel le rassure quant à son statut, s'il avait déjà entendu quelque chose comme ça ou non. Ce n'était juste ... Non, pas possible.

-Silver-

L'Ours réfléchit, alors que pourtant c'était évident. Son expression restait neutre, mais le moment de silence qui suivit foutu le doute chez Silver : il ne voulait pas penser à l'autre possibilité, à celle que Faubaru lui avait dite. Pourtant, l'Ours finit par lui répondre, et ce qui lui dit fut loin de ce que le gris attendait :

« Tu n’es pas en phase avec toi-même, jeune mortel. C’est pour ça que c’est arrivé. Iria a souhaité te mettre sur la voie. »

Silver coucha les oreilles avant d'entr'ouvrir la gueule. Le mettre sur la voie ? Sur la voie de quoi ? Son coeur se mit à battre un peu plus vite, alors qu'il se souvint de la situation avec Faubaru. De l'étrange beauté du mâle, de son inconfort, et surtout de ce qu'il lui avait dit ... Et puis lui revint tout ce qui s'était passé avant, son absence totale d'attirance pour les femelles surtout pendant les chaleurs alors que tout avait l'air si naturel chez les autres, ses bagarres avec Nils, avec Horik, tout ça pour quoi ?

Il serra les crocs, prenant un air plus sombre. Une fois encore, son père avait raison. Peut-être qu'il l'avait su dès le début, c'est pour ça qu'il avait toujours préféré son frère. Les Dieux avaient essayé de le mettre sur la voie, Faubaru aussi mais ... Cela ne lui plaisait pas. Il sentit sa colère gronder, comme toujours, mais cette fois-ci contre lui-même. Pourquoi ? Pourquoi lui, qu'est-ce qu'il avait fait ? Pourquoi n'était-il pas normal ? Les yeux fixés sur le sol, il gronda :


Les Dieux l'avaient bien changé en femelle, alors pourquoi ne pouvaient-ils pas le guérir de cette maladie dont il n'osait même pas prononcer le nom ? Il releva les yeux vers l'Ours, d'une colère contenue -pas question d'une fois encore énerver l'Immortel, Silver avait déjà donné- mais bien réelle. Il voulait changer. Il changerait.

-Silver-

La sentence tomba assez vite, du même ton neutre et les yeux plissés :

« Même les dieux ne peuvent le changer définitivement. Apprend à vivre avec ton attrait ou tu finiras par te détruire. »

Silver se redresse. Il n'y a rien à faire. Rien. Même l'Immortel le lui disait, les Dieux ne pouvaient rien changer. C'était sa nature, sa maladie à lui, la raison pour laquelle, peut-être, son père l'avait détesté de si nombreuses années. Le savait-il ? Il n'en avait aucune idée. Il s'assit, sentant ses pattes tressaillir soudain sous son poids. Il était malade. Toutes ces années à chercher qu'est-ce qui n'allait pas chez lui, et la solution s'offrait enfin à ses yeux : il était gay.

Silver s'allongea, sentant sa tête lui tourner. Il croyait l'Ours, et les nombreux signes qui l'avait finalement mené à cette conclusion. Il secoua lentement la tête, sentant une angoisse terrible lui tordre les boyaux, se changeant en frustration, en colère contre lui-même. Il chuchote :

Qu'est-ce que je fais, maintenant ?

-Silver-

Comme d'habitude, l'Ours ne lui offre comme réconfort que sa neutralité froide, et des paroles bien trop factuelles pour vraiment répondre à sa question. Faire avec ... Mais comment ? Il serre les crocs, sent son ventre le tirailler et le vide engloutir ses poumons jusqu'à l'étouffer. Toute sa vie est remise en question après ça, et il déteste ça. Il gémit doucement, avant de secouer la tête : il ne peut pas craquer, pas ici.

Il se relève, un peu groggy, le coeur battant étrangement faiblement dans sa poitrine. Il regarde l'Ours, prend une inspiration et répond :

Merci, l'Ours, de m'avoir écouté.

Avant de faire demi-tour d'un pas peu assuré. Qu'allait-il faire à présent ? Probablement retourner dans sa tanière, seul, et décider de ce qu'il devait faire de sa vie.