Le stress dans les pattes, Shalerem n'était pas parvenu à masquer ses crocs blancs durant tout l'examen. La crainte sans doute, peut être l'inquiétude de ce nouveau monde aussi... Cet univers tout entier qui lui étai aussi étranger qu'hostile. Et Okazeh ne l'a pas rassuré le moins du monde, il craint qu'elle soit comme sa soeur ainée. Sadique et malveillante. La peur qu'elle lui inspire ne partira pas de si tôt. Il suivit des yeux le mâle ailé et le rattrapa rapidement. Pas question de rester tout seul au milieu de tous ces loups pas sympas. Si il n'y a que Jarksobann qui soit sympa alors il va lui coller aux fesses.

Le jeune loup se mit à marcher à ses côtés, levant les yeux vers lui. Le détaillant du regard. Il semblait perdu dans ses pensées. Peut être un peu inquiet et perdu non ? Les oreilles de Shalerem se mirent à l'horizontal. Il ne voulait être un poids pour personne, surtout pas pour celui qui lui avait montré de la bienveillance. Sa queue se rabattit entre ses pattes arrières quand il vit un loup s'étirer dans son champ de vision. Les sens aux aguets et les muscles tendus, il accéléra le pas, doublant presque Jarks mais ralentit aussi vite pour ne pas lui manquer de respect et être totalement devant. Le silence lui pesait un peu, ses oreilles s'agitèrent, sa truffe se tourna vers le loup.

" Il y a des choses pour lesquelles je peux t'aider, je voudrais te remercier correctement ... "

Lança-t-il timidement. A cause de l'éducation drastique de Sethos, Shalerem avait toujours aidé dans a peu prêt n'importe quel tâche. Il ne savait juste pas très bien chasser. Voir pas du tout. Il savait pister une proie mais n'était pas assez habile et discret pour pouvoir l'abattre. Et il ne savait pas se battre non plus. Mais il avait la peur dans les veines et l'instinct combattant, quand il se sentait agressé il répondait même s'il n'avait aucune technique pour se battre, son corps réagissait tout seul disont.

Attendant la réponse de Jarksobann, il observait le campement, restant coller au mâle. Il faisait attention à ne pas le frôler tout de même. Mais pas question de le lâcher. Il avait presque envie de se cacher dans ses pattes. Mais ne le pouvait pas. Ce n'était pas bien. Il prit une longue inspiration, secouant son pelage, essayant de faire descendre son échine qui ne baissait pas.

D'un excès de gentillesse vient la méfiance. C'est parce qu'il a toujours été trop gentil et soumis qu'il a été malmené, il n'est pas idiot le fils de Sethos il le sait bien. Il sait aussi que la gentillesse et la tendresse cache les vices et la perfidies. Ses oreilles se braquent vers l'arrière et il ne sait plus. Il ne sait pas s'il doit se coller au grand loup, ou s'en éloigner. Rester seule au milieu de la foule. Là où la vie l'aura poussé sans le préparer avant. Sans lui donner ni arme ni courage, ni solidité ni confiance. Il ne couinera pas et il ne mettra pas les oreilles en arrière finalement elles se redressent, et il bombe le torse. Il doit être courageux s'il ne veut pas mourir.

La réponse du grand ailé qui n'a pas encore volé et suspecte... Le soigner pour mieux le détruire après, il connait bien. C'est comme sa que fonctionne la vicieuse. Il savait Shalerem, qu'il se devait d'être poussé dans la foule sans aucune bravoure à l'estomac pour apprendre la vie. Découvrir non seulement qui il est, mais également se dévoiler aux autres. Même s'il s'est redressé, bien qu'il semble plus confiant, il est resté prêt du grand loup. Parce que de toute façon il ne sait pas où aller, et qu'il n'a aucun repère dans cette nouvelle meute.

"Je n'ai pas vraiment faim... Et je ne mangerais pas juste pour te faire plaisir si c'est pour régurgiter ensuite. Mais je te suis"

Oui il le suivait, parce qu'il ne pouvait faire que ça ? Non il pouvait aussi essayer de s'envoler. Après tout c'est en étant jeté d'une falaise que son frère avait apprit. Peut être que la peur et le stress pourraient le faire décoller. Mais il ne voulait pas fuir, il voulait découvrir ce nouveau monde, parce que pour une fois c'était la curiosité qui l'emportait sur cette crainte qui dévorait ses boyaux et lui retourner les tripes.

Il s'était mit à observer les individus autour. Si au début il avait eut la sensation qu'ils le dévisageaient avec haine. Il avait finalement comprit après un long moment qu'ils étaient méfiants de lui, comme lui était méfiant d'eux. Il fallait qu'un parti face le premier pas s'il voulait s'intégrer. Mais il ne pouvait espérer que le pas vienne d'eux. Alors il devait le faire. Mais d'abord, il devait parler de cet avenir inconnu et très flou qui l'attendait et dont il devait parler avec le grand loup qu'il avait eut une fraction de seconde désiré appelé père.