Lydia était le fruit d'un viol. Elle le savait et elle l'avait toujours su, c'était une chose que sa mère ne leur avait jamais caché, à sa soeur et elle.

Toutefois, ça n'avait pas empêché la vieille louve noire d'aimer sa projéniture plus que tout au monde. Lydia n'aurait jamais cru se retrouver dans une situation similaire. Jamais.

Seulement Lydia n'aimait pas ce qui grandissait en elle. Quand elle comprit qu'elle portait en elle le fruit de ces démons, elle s'était terrée, cachée, dans une tanière qui n'était pas la sienne. Elle n'avait pas cherché à fuir. La louve encore en état de choc avait toutefois compris que fuir était mortel. Mais elle avait honte, elle se sentait sale, profondément souillée, attaquée jusqu'à la moindre cellule de son corps. Elle n'avait pas dis à Rahawk à quel point l'un des assaillants lui ressemblaient. Non, Lydia ne parlait pas, quasiment pas.

Elle savait que sa mère veillait sur elle, même maintenant. Elle ne voulait pas qu'Imryu devienne grand mère comme ça, cette situation lui donnait la nausée. La vieille louve noire restait souvent devant la tanière que Lydia avait choisi comme cellule. prendre soin de sa fille, comme une mère devrait le faire. Elle mangeait, parce qu'elle ne voulait pas plus décevoir sa mère, mais Lydia ne pouvait faire plus, elle s'en sentait incapable. Honteuse de ne servir à rien, la peur lui déchirant le corps comme les petits qu'elle portait. Viendrait il? Avait elle mit sa famille en danger en rentrant chez elle?

Sa raison lui criait que non, Rahawk était là, Rahawk les protégeait. Mais on ne raisonnait pas une louve en état de choc.

Dans le noir, cloitrée contre un mur, comme si elle voulait y disparaitre, Lydia sentit les premières contractions. Une vague de dégout la submergea et elle se pencha pour vomir. Une plainte lente et presque silencieuse s'échappa, mais elle se mordit une lèvre, il ne fallait pas qu'on vienne la voir, qu'on vienne regarder les monstres à qui elle donnait la vie.

Elle sentait l'odeur douce de sa mère à l'extérieur, et rapidement l'ombre rassurante du loup qui l'avait élevé comme un père, mais Lydia avait peur, et ne répondait plus de rien.

Au bout de longs efforts, c'était trois choses qui étaient sortis d'elle en lui déchirant les entrailles. A la fin de son labeur, la jeune louve pleurait, honteuse et blessée. Elle ne voulait pas voir ces trois choses qui couinaient, gémissaient, serpentaient à ses pattes, elle ne voulait pas nettoyer le liquide souillé qui lui trempait l'arrière train. Elle n'avait plus mal, la douleur était partie, du moins la douleur physique, car il était probable que la douleur mentale jamais ne s'en aille.

Au bout de longues minutes où Lydia ne bougeait pas, elle entendit Imryu murmurer à Rahawk, puis s'enfoncer dans la tanière. La jeune louve ferma les yeux tandis que son visage baignait de larmes silencieuses, elle sentit le souffle chaud de sa mère qui l'aimait sur son cou, et les coups de langue nettoyer son visage. Elle entendit ses mots doux, rassurants, et par automatisme, guidé par un instinct qui la révulsait, Lydia se releva pour nettoyer les trois petits, qui finirent contre elle, massacrant son ventre endolori de leurs petites pattes menues.

Tous trois étaient sombre, elle n'avait pas cherché à savoir leur sexe, et ne voulait pas leur donner de nom. Une fois sa torture finie, Lydia se laissa choir à nouveau. Honteuse d'être un poid mort supplémentaire pour sa mère, mais muette et incapable.

Finalement, les monstres se calmèrent et s'enfoncèrent dans une torpeur profonde, Imryu parla encore et sorti, pour finalement faire son rapport à Rahawk.

Trois petits, deux mâles et une femelle. La petite avait un rubis rouge profondément ancré dans le front, Lydia s'endormit avant d'entendre la suite et la réaction de Rahawk.