Début avril 270

Il y a sept jours, un étrange phénomène eu lieu : une louve du clan est devenue un mâle. Pas n'importe quelle femelle en plus, puisqu'il s'agit de Cynthia.

12 mars 270 :
Le jour de son changement, il était rentré le plus rapidement possible au campement et était partie en suivant dans la tanière professionnelle de Widys. Celle-ci étant en quelque sorte la médecin référente de la famille, puisqu'elle les connaît assez bien et qu'elle a aidé Ystrelle à devenir stérile. (9/100) Bien que les yeux de Widys s'écarquillèrent lorsqu'elle vit que la chasseuse était devenue un mâle, son professionnalisme se mit très vite en place. Cynthia et elle passèrent beaucoup de temps à discuter, à essayer de trouver des hypothèses de ce changement soudain et à faire des tests divers et variés. Widys avait notamment songé que cela aurait pu venir d'une propriété d'une plante issue de la forêt des Rêves Bleus, après tout pourquoi pas vu le cas, il faut penser à tout et n'importe quoi ! Elle avait aussi pensé qu'il aurait pu s'agir de l’œuvre de quelqu'un. Cynthia fut négatif à tous les tests variés que put faire Widys et qu'elle lui conseilla de faire auprès de ces collègues médecins. Même si la caverne oshur et les quelques autres médecins embarqués dans l'affaire ne pouvaient pas affirmer à 100% qu'il ne s'agissait pas là d'un effet d'un pouvoir, ils prirent la conclusion du chasseur : la forêt des Rêves Bleus l'a changé. Devant la certitude de celui-ci, même s'il ne put pas dire pourquoi il en était certain, ils choisirent de faire confiance à l’instinct de la victime. Ainsi, Cynthia fut classé comme le premier cas de changement de sexe sans emploi (à priori) d'incantation, rite, demande aux dieux ou magie quelconque issue d'un individu. L'enquête des médecins n'alla pas plus loin. Ils la rouvriront peut-être suivant les jours à venir, s'il y a un nouveau changement dans sa situation.

Cynthia avait passé presque la journée entière avec Widys et ces quelques médecins pour déterminer le motif de son changement. Épuisé, il rentra à la tanière familiale, mais il ne pouvait pas aller s'écrouler sur sa couche de suite. Il devait d'abord annoncer la chose à ses parents, puis à Faubaru et Ruby, puisqu'ils habitent eux aussi toujours dans la même tanière. Enfin, à Akila et Bélial qui ont établi leurs tanières non loin. Ou peut-être va-t-il les convoquer tous ensemble pour leur annoncer la nouvelle... C'était même mieux. Au moins, tout le monde va l'entendre en même temps et il n'aurait pas besoin de les faires petit à petit. C'est ce qu'il décida de faire. En arrivant, il appela les membres de sa famille qui furent ainsi réunis autour de lui. Peut-être furent-ils déjà au courant de sa condition par le biais d'Ellana... Néanmoins, l’incompréhension pouvait se lire en grande majorité. Pas étonnant avec son odeur naturelle ayant changé. Lorsqu'il annonça de but en blanc être devenu un mâle, plusieurs réactions eurent lieu.
D'abord, ses parents. Ils furent choqués de la nouvelle, à tel point, qu'ils ne dirent rien. Pour Akila, une fois la surprise rapidement passée, il voulut en suivant tester sa sœur-frère en combat. N'étant pas d'humeur, il le rabroua en grognant, lui faisant comprendre que ce n'était clairement pas le moment. Ellana le sachant déjà, à part continuer de trouver cela super, son avis ne changea pas. Ruby et Bélial trouvèrent cela amusant. Pour finir, Faubaru se contenta de le regarder et de sa place, se pencha légèrement pour constater la chose. Finalement, ses parents sortirent de leur choc. Son père l'analysa comme Ellana l'avait fais dans la forêt tandis que sa mère l'observait tout en semblant réfléchir à quelque chose... La soirée se poursuivit ensuite, son oncle se fichant de l'air qu'avait arboré son père. Cynthia, lui, avait fini par se retrancher dans sa couche après qu'Akila l'ait fortement agacé, insistant comme un gosse pour qu'ils se battent. Le lendemain, Cynthia lui avait foutu une raclée mémorable pour lui passer l'envie de le faire chier de nouveau avec cette histoire de combat.

Les jours suivants :
Cynthia s'était rapidement habitué à son nouveau corps. Même si en soit, il n'a pas beaucoup changé si ce n'est qu'il se sentait un peu plus lourd et avait l'impression d'avoir un peu plus de force physique. Sans parler de sa voix rauque. Des regards curieux au sein du campement et parmi les chasseurs coulaient sur lui, mais il en faisait abstraction le plus possible. Néanmoins, ce qu'il remarqua le plus, ce furent les regards de Klank qui fut le plus choqué et le plus dépité de tous. Celui qui tentait toujours auprès d'elle de se faire apprécier et accepter en tant que partenaire potentiel, avait totalement arrêté toutes tentatives, même celles de discussion. Le changement de Cynthia l'avait ébranlé dans ses ardeurs et son attirance envers elle. Cynthia ne s'en plaignait pas. Klank est gentil, mais c'est bien mieux comme ça.

Une chose à laquelle il n'avait pas songé arriva en grand déferlement dans sa nouvelle vie de mâle : les chaleurs. Le premier jour, lorsque certaines femelles entrèrent dans leur période, ça allait, car il n'y en avait qu'une poignée qui dégageait cette odeur particulièrement attirante. Les trois jours qui suivirent furent de plus en plus un calvaire et il crut devenir fou. N'étant plus une femelle, les odeurs le titillaient bien trop. Il découvrait et comprenait maintenant pourquoi les mâles non aguerris se sentaient si excités et devenaient si débiles à s'échauffer l'un l'autre et à se battre pour un rien. Les besoins de se battre avec d'autres, de renifler partout et surtout de se soulager furent bien trop fort. Cynthia était devenu exécrable, partant facilement au quart de tour à la moindre remarque jugée trop poussée. Il se battait au moins une fois par jour avec un autre que ce soit en lien avec une louve ou pas. Il y avait même de la tension entre lui et son père qui le recadrait vis-à-vis de ses comportements. Si c'était ça que ressentaient tous les mâles lors de leur premier rut, alors c'était très désagréable. À la fin de ce quatrième jour, il s'isola du campement pour ne pas craquer complètement et devenir fou. Le campement était devenu trop stimulant et ingérable pour lui.

[DP pour lancer un dé]

Maintenant :
Cela fait trois jours à présent que Cynthia s'est isolé du campement, se retranchant ici : autour des cascades à l'envers. Il était moins stimulé, se sentait plus calme et se nourrissait des poissons bloqués dans le bassin. Il fut dispensé de chasse durant quelques jours, le temps qu'il se calme et arrive à s'habituer à ces changements. Il maudissait le fait d'être un mâle, se sentant frustré de ne plus pouvoir chassé. Pour le reste, il avait trouvé... Une solution.

Pour occuper son esprit, avoir une occupation et pallier au manque de chasse, il avait notamment décidé de temps en temps de se mettre à la recherche de ces fameux œufs qui sont devenus un moyen de distraction pour beaucoup, surtout chez les jeunes. Ça fonctionnait plutôt bien, ça l'aidait à ne pas tourner en rond avec ses pensées qu'il se surprenait parfois à être obscènes et ça l'aidait à faire passer les journées plus vite. Malheureusement, durant ces trois jours d'isolement, il n'en avait pas trouvé beaucoup... Juste deux. Rien d'intéressant en plus. Ce qu'il avait trouvé, c'était un bracelet moche comme le jour de son changement de sexe, puis une coquille brisée avec rien à l'intérieur, mais il n'était pas sûr que cet œuf-là fasse partie du lot des mystérieux. Il n'avait pas pris le bracelet, le laissant dans un coin accessible pour quiconque qui tomberait dessus le voudrait.

Après s'être désaltéré au bord du bassin des cascades, il leva le museau et soupira d'un air lasse. Il se gratta l'oreille, puis se mit à l'eau pour tenter de pêcher.

Début avril 270

La pêche demande encore plus de patience que la chasse. Il faut rester complètement immobile dans l'eau, les yeux rivés sur ce qui se passe dedans. Attendre qu'un poisson nage au bond endroit, c'est-à-dire à porter de crocs et fondre rapidement dessus pour l'attraper et ne pas lui laisser une chance de s'éloigner en prenant peur. Il patientait, complètement immobile, avec seulement la tête qui pivotait doucement et ses yeux qui bougeaient pour observer les poissons.
Soudain, une odeur attira son attention. L'odeur d'une femelle en chaleur. Il serra des crocs. Même ici, il ne pouvait pas être complètement tranquille et éloigné de la tentation de faire "une Gothic". (42/100) Il ferma un instant les yeux et huma doucement le parfum envoutant, assez pour tenter d'identifier la personne, mais peu pour perdre la tête, il reconnut Lavande. Il se tourna à demi vers elle. Elle était au bord du bassin et le regardait.

Je voulais m'excuser pour l'autre jour. Je ne t'ai pas reconnue, je n'aurai pas du réagir ainsi.

Il se retourna complètement vers elle, mais n'avança pas. Il préférait garder cette distance, sait-on jamais. Il avait déjà failli craquer avant son éloignement ici. Il ne comptait pas retenter le diable.
Lavande venait s'excuser pour son comportement. C'est vrai que ce fut agaçant et chiant comme situation. Néanmoins, les sentinelles ne sont-elles pas toutes chiantes avec les intrus et les inconnus ? Enfin, il n'était pas un intrus du clan, car comme l'avait souligné Ellana, il portait l'odeur de la Source malgré son odeur naturelle prononcée et son changement de sexe. Pour Cynthia, ça n'aurait pas dû prendre autant de temps et d'énergie, mais comme il l'avait lui-même dis pour tenter de défendre Lavande, il aurait tout aussi pu être un imposteur avec un pouvoir remarquable pour cela. Il ne savait pas trop comment se positionner vis-à-vis de ça, disons que sa sœur et la sentinelle avaient eu raison toutes les deux, mais c'est du passé maintenant. Il lui répondit un simple : Pas grave.

Alors c'est pas trop dur, d'être un mâle ?

Un silence s'était installé avant que la louve ne lui demande ça. Un silence durant lequel aucun des deux ne surent vraiment quoi dire à l'autre. En tout cas, pour Cynthia, ce fut le cas. Quelque part, il était soulagé qu'elle demande quelque chose, qu'elle brise ce silence.
(23/100) Pensant qu'il pouvait se contrôler, il avança de deux pas vers elle. L'odeur de Lavande ne le titillait pas assez pour qu'il y ait possiblement une gaffe, du moins, pour l'instant. C'était peut-être dû au fait que ses sens sont beaucoup moins parasités depuis son éloignement. Ainsi, son comportement de rut n'est pas sollicité en permanence et il peut souffler, se concentrer, être bien plus maître de lui et de ses possibles envies.

Ça le serait moins sans cette période...

Une période très dure à gérer pour lui. Néanmoins, il ne refera pas l'erreur de rester au campement si malheureusement son état se poursuit jusqu'à une nouvelle période de fécondité. Pour l'instant, il n'a absolument pas songé au fait que son état perdure plusieurs mois, voir jusqu'à la fin de sa vie. Cette possibilité n'a pas encore germé.

En tout cas, je comprend mieux pourquoi les mâles deviennent assez cons ou plus frimeurs durant les chaleurs...

Début avril 270

La sentinelle eut un sourire aux paroles de Cynthia. Nulle autre femelle ne peut dire ça. Le regard de la louve s'attarda sur lui, mais il n'en fut pas gêné. A vrai dire, lui aussi ne la quittait pas des yeux. Un silence se remit en place, mais il fut vite écourté.

Tu te souviens, quand je t'ai trouvé dans la forêt, tu m'as parlé de ton pouvoir, tu m'as même proposé de l'utiliser.

Il s'en souvenait, oui. Malheureusement, elle avait dit non... Ça aurait été intéressant de l'employer ce fameux jour. Comment leur première rencontre aurait tourné après ça ? À moins de pouvoir remonter le temps, ils ne le seront jamais. Néanmoins, il comprenait aussi qu'elle fut réticente face à sa proposition. Lorsque les pouvoirs avaient disparu, Cynthia avait pu expérimenter la peur, de façon plus poussée que les autres puisqu'elle ne l'avait jamais ressentie. Il avait dû travailler sur ça pour gérer ses émotions de stress et de panique. Il y était parvenu, mais il était bien content d'avoir récupéré son pouvoir et de ne plus ressentir tout ça. Il avait horreur de ressentir la peur, par contre la sentir émanant des autres ne le dérangeait pas et même, le faisait jubiler parfois. Dépendant des circonstances. Il aimait bien inspirer la peur chez ses ennemis, ses assaillants ou ses adversaires qu'ils soient canins ou non. En tout cas, à présent, il avait compris ce que son pouvoir procurait chez les autres et il pouvait pleinement comprendre leur peur vis-à-vis de lui et de sa magie.

Si ça tiens toujours, je suis curieuse de savoir. Mais si ce n'est pas le bon moment, je peux te laisser.

Ses oreilles se dressèrent, indiquant son intérêt soudain. Oh, oh, alors elle veut se jeter à l'eau ? Se confronter à ses peurs ? Pas de problème ! Son sourire va bien vite disparaître : elle tremblera dans ses pattes ! Un léger sourire carnassier fendit son visage alors que de sa voix profonde, il répondit :

Pas de problème, Lavande.

Il s'approcha encore d'elle et activa son pouvoir. Le rubis de sa croix dorsale se mit à luire légèrement, lui donnant plus d'éclats, bien que c'était presque imperceptible avec la lumière environnante.

Début avril 270

Le charme néfaste de son pouvoir se mit en action. La peur de Lavande se matérialisera très bientôt, ou elle le ressentira. Cynthia va connaître l'une de ces peurs. Un privilège pour lui, car il s'agira d'un moyen de pression éventuel dont il aura connaissance. Ou un moyen de l'ébranler d'une quelconque manière. Si tant est qu'il n'oublie pas au fil des jours et des semaines. Néanmoins, jusqu'ici, leur relation est plutôt neutre, alors il n'y a pas de motif particulier pour vouloir lui faire du mal.

Lavande allait partager sa vision avec Cynthia, telle est la procédure de ce pouvoir : il allait voir ce qu'elle allait voir et entendre ce qu'elle allait entendre. Les bruissements des buissons attirèrent leurs attentions. De là, en sortit trois petits louveteaux jouasse qui se dirigèrent vers la sentinelle. Alors que Cynthia haussa un sourcil en les voyant, Lavande, elle, recula. La peur s’immisçait chez la sentinelle. Heureusement, Cynthia sait que son pouvoir est actif, sinon, il aurait pu se dire que ces petits louveteaux, semblant familiers avec Lavande, sont véritablement les siens. Tandis que la vraie Lavande resta clouée sur place, une entité lui ressemblant se détacha d'elle et rejoignit ces boules de poils, les câlinant et les maternant.
Cynthia, n'ayant pas bougé de sa place, s'assit dans l'eau et continua d'observer. La vraie Lavande semblait effrayée et dégoûtée ? L'investigateur de cette illusion personnelle ne comprenait pas en quoi c'était terrifiant. Ce sont des petits après tout. À moins que cela signifie quelque chose qu'il ignore, comme indirectement une peur de vieillir. Ou tout simplement qu'elle voit ça, parce qu'elle ne se sent pas prête à être mère.
Un loup sortit à son tour de ces buissons. Un loup qu'il ne connaît pas, mais qui fait partie du clan, ça, il en est sûr. Sans doute une sentinelle également, car ce sont eux qu'il connaît le moins au sein du clan. La vraie Lavande parut encore plus choquée de le voir et de voir la vision d'elle et lui "s'embrassant".

Non... Non !

La panique, l'angoisse, l’horreur : la peur dans son ensemble. Comme il l'avait ricanement pensé avant tout ça, son sourire a totalement disparut. Du dégoût se liait à tout ça. Définitivement, la situation qu'elle voyait ne lui plaisait absolument pas. Les pattes tremblantes, elle tenta de s'échapper de cette vision d'horreur, mais elle s'évapora pour réapparaître devant elle. On n'échappe pas si facilement à ces visions ou ressentit. Elle ne voulait pas l'accepter, ou du moins tenter, alors tout ceci restera devant ses yeux, à moins que Cynthia n'arrête son emprise ou qu'elle s'évanouisse.

De plus en plus, la vraie Lavande recula, tentant d'échapper à cette scène de cauchemar. Le souffle court, son état annonçait un possible malaise très bientôt. Il est peut-être temps d'arrêter ? Cynthia se releva. Entre temps, posant une patte dans l'eau, Lavande chuta et gicla dans le bassin. Le chasseur arrêta son pouvoir en suivant et se précipita vers elle dans le but de la ramasser. La louve immergea en suivant la tête de l'eau et rampa toute seule pour rejoindre la berge. Trempée et tremblante, elle s'assit. La laissant reprendre ses esprits, il ne dit rien et ne la toucha pas, mais il venait de se poster à côté d'elle.

(100/100) Malgré la peur qu'il venait d’infliger à Lavande, il jubilait de son état. Il jubilait à chaque fois, qu'importe à qui il faisait subir son pouvoir. Il adorait procurer la peur chez autrui que ce soit avec ou sans son pouvoir. Un frisson de plaisir parcourut son échine et un sourire satisfait et carnassier fendit son visage. Lavande était perdue, haletante et son pelage dégoulinait d'eau. L'odeur de la peur émanait d'elle : elle était terrorisée, elle semblait faible. Il adorait sentir cette odeur quand il la procurait. Il se rapprocha d'elle de quelques centimètres et huma sa chevelure. Couplé à l'odeur de ses chaleurs, par les dieux, elle sentait divinement bon ! Il continua de humer son parfum, descendant son cou et s'arrêtant à ses omoplates. Il jeta un œil en sa direction et se lécha les babines. Il s'attarda sur sa nuque qu'il avait étrangement envie de mordiller. Un nouveau frisson lui prit, gonflant sa fourrure. Doucement, il se colla à elle et osa lui lécher l'oreille. Peut-être est-il, à présent, de son devoir de la réconforter ? C'est une bonne et très agréable idée. Ses envies de mâles en rut refaisaient surface et il ne se posait aucune question, bien trop enivré par l'état de cette sentinelle devenue très belle. Même s'il devait avouer qu'elle l'était en temps normal, il était maintenant très attiré par elle.

Lavande. Appela-t-il au creux de son oreille de sa voix profonde et suave. Tout va bien.

Début avril 270

Lavande grogna, démontrant son désaccord, mais il passa outre ces avertissements et continua son petit manège. Lorsqu'il lui parla au creux de l'oreille, un nouveau grognement retentit, mais cette fois, ce fut un avertissement bien plus sérieux. Cynthia recula alors son museau de quelques centimètres, cessant son attitude. Lavande n'est pas si absente et perdu qu'il l'aurait cru. Au contraire, elle s'était visiblement assez bien ressaisie de ces émotions. D'un ton houleux, elle demanda :

Tu crois que tu fais quoi là ?

Une question à laquelle il choisit de ne pas répondre. Ça vaut mieux.
Elle se décolla de lui en suivant. Tout aussi rapidement, elle se retourna et claqua ses mâchoires à quelques centimètres de sa truffe. Il cligna des yeux, comme si l'envoutement qu'il avait subi s'envola. La fourrure mouillée de la sentinelle était maintenant hérissée et sa queue, dressée. Elle le fixa avec colère, montrant les crocs. Elle ne rigole pas... Elle est prête à l'attaquer s'il poursuit cette tentative. Cynthia choisit de reculer d'un pas. Son intention n'est pas de se battre avec elle.

Je ne pensais pas que tu chercherais à profiter de ton pouvoir pour ça. Je n'aurai pas du te faire confiance apparemment...

(76/100) Le mâle cendré eut une pointe au cœur en entendant cela. Ce n'était pas son attention au départ : elle se trompait. Il s'était fait envoûter par les effluves qu'elle dégageait et la situation. Il ne se contrôle pas bien durant cette période particulière, ce n'est pas pour rien qu'il s'est éloigné du campement. Il ne voulait pas provoquer plus d'incidents qu'il en avait fait avec ses bagarres. En guise de bonne foi, il pivota légèrement pour ne plus être de front et pointa ses oreilles sur le côté. Elle se redressa alors, mais darda sur lui un air sévère.

Je me suis laissé emporter... Désolé.

Il détourna le regard sur le bassin et les cascades à l'envers. Il se mit au bord et lapa l'eau, puis il s'éloigna encore d'elle en entrant dans cette eau. Il se trempa les pattes et avança jusqu'à ce que la surface atteigne son ventre. Il profitait de la température du liquide translucide pour faire passer toutes ces envies qui l'avaient submergé et calmer ses ardeurs.

Début avril 270

Ce n'est pas grave. Tu ne seras ni le premier, ni le dernier.

L'autre Cynthia, la femelle, connaît ça. Même si, elle ne pouvait sans doute pas en dire autant que Lavande qui est une louve plus jolie qu'elle. Avec les années, le peu de mâles qui avait tenté auprès d'elle, ce sont diminués, puisqu'elle ne satisfaisait pas les quelques avances, parfois lourdes, qu'elle recevait. Alors, avant tout ça, elle était probablement bien plus tranquille que Lavande sur le sujet. Au final, seul Klank s'est accroché jusqu'à maintenant. Néanmoins, avec son statut de mâle, il est clair que ce dernier prétendant, elle l'a perdu aussi. Si elle redevient une femelle, Klank n'ira sans doute plus la draguer de nouveau. Sa transformation a, il semble-t-il, complètement anesthésié l'attirance du chasseur à son égard. Actuellement, c'est encore trop tôt pour qu'elle sache vraiment si c'est une merveilleuse chose qu'il l'ait lâché, ou une tristesse.

Il vaut mieux que je te laisse. Je n'aurai pas du venir.

Cynthia ne répondit pas, continuant de montrer son dos à la sentinelle. Il restait là, dans l'eau, immobile, observant son reflet flou. Il entendit des bruits des pas, signifiant qu'elle partait. Il souffla un coup. Heureusement que Lavande a du caractère, sinon seule Amiria sait ce qui aurait pu se passer au final. Peut-être n'aurait-il pas pu revenir à lui et reculer par rapport à la situation... Peut-être qu'il se serait... accoupler avec elle. La simple idée qu'ils auraient pu succomber est dramatique ! Il secoua la tête, chassant cette vision.

[Lancer du dé]
Un nuage découvrit le soleil et soudain, l'éclat de celui-ci l'aveugla. Il mit une patte devant lui tout en plissant des yeux et baissant un peu la tête. La lumière de Solar réfléchit sur lui à cause de quelque chose plus loin dans l'eau, posé sur des pierres englouties. Il grommela, s’écarta sur le côté pour ne plus être directement dans l'éclat, mais ce n'était pas suffisant. À cause de l'agacement mêlé à de la curiosité, il décida d'aller voir de quoi il s'agissait. Autrement, il ne pourra pas être suffisant concentré pour sa pêche.
En arrivant au niveau des pierres, juste à quelques centimètres en dessous de la surface, il vit deux œufs : un marron, comme il avait l'habitude d'en trouver, et un doré. Naturellement, l’œuf d'or l'intéressait plus, n'étant jamais tombé dessus jusqu'à maintenant. Surtout que ces vulgaires œufs marrons renferment des trucs à chier de son point de vue... Il plongea la tête dans l'eau, attrapant celui en or. Puis, il monta sur un rocher à la surface plane et le lâcha sans précaution. La coquille, probablement ramollie par l'eau, se brisa et l’œuf s'ouvrit dans une lumière aveuglante. Lorsque cette lumière cessa, un tas de peaux de bêtes se trouvait devant lui. Il le renifla et ne distingua pas d'odeur particulière. Tout ce qu'il pouvait en dire, c'est que ça avait l'aspect d'une peau de lièvre. Il le prit en gueule et le déplia. Il constata des trous et un empiècement à la forme significative : il s'agissait d'un vêtement intégral ? Un déguisement ? (75/100) Pas très sûr de ce que ça pouvait vraiment être, il tenta de l'enfiler avec plus ou moins de difficulté. Y arrivant enfin, il haleta sous le coup de l'effort et surtout, de la montée de chaud qu'il se prit à être habillé ainsi en plein soleil radieux. Alors, il l'enleva aussitôt et se dit que ça pouvait être très pratique lors des nuits d'hiver ou simplement froide. Il pourrait le poser sur son "lit" ou le mettre sur lui. Il décida de le garder.
Il détourna le regard sur l'autre œuf toujours dans l'eau. Est-ce que ça vaut vraiment la peine de l'ouvrir celui-là ?... (14/100) Pourquoi pas. Si ça ne lui plaît pas, ce qui est sûr à 100%, peut-être que ça plaira à Lavande... Peut-être qu'un petit cadeau d'excuse serait bien vu, même si elle risque de trouver la chose tout aussi moche que lui. Comme on dit, c'est l'intention qui compte ? Pas très convaincu, il ramassa l’œuf et l'ouvrit. Il renfermait un pendentif (c'est ce qu'il en déduit) en forme d’œuf bleu suspendu par une petite chaîne accroché à un anneau. Ouais, ce n'est pas génial. Elle va probablement lui demander s'il ne se fout pas de sa gueule.
Il garda la chose, ramassa l'habit en peaux de lièvre et alla les mettre en lieu sûr, dans la tanière qu'il s'était établi ici. Il ne rattrapa pas Lavande, préférant aller vers elle une prochaine fois. D'ici-là, il aurait peut-être changé d'avis sur ce cadeau.