Arène

-Aymeric-

Aymeric avait bientôt deux ans. Un an qu'il s'entraînait dur pour devenir chasseur, et un an qu'il continuait à croiser Ignis, de panière aléatoire, sur le campement. Chaque fois, le même frisson revenait le long de son dos. Il avait beau avait doublé de volume, triplé de poids, appris à voler et à chasser, les bases du combat, ce même frisson glacé revenait invariablement à chaque fois qu'il croisait les yeux bovins de la louve-dragon. La peur instinctive qui lui criait de s'enfuir à chaque fois qu'il la croisait n'était jamais partie, elle s'était même amplifiée à mesure qu'il s'était mis à éviter les conflits avec elle. Et le soir, il y pensait. Il pensait à sa lâcheté, à sa faiblesse.

Aymeric avait bientôt deux ans, mais il avait encore l'impression d'être un louveteau, et cela le rongeait. Il en avait assez, assez de courber l'échine, de détourner le regard face à la fille démonia. Ce jour là, il l'avait croisé revenant de son entrainement. Elle l'avait regardé. Il avait changé son chemin pour ne pas passer devant elle, et elle l'avait vu, elle s'en était délecté. Le cœur au bord des lèvres, le fils des betas se maudissait d'être aussi lâche. Il avait voulu dormir, profiter du temps orageux pour se reposer, mais le sommeil ne l'avait pas trouvé. A la place, les yeux d'Ignis venaient le tourmenter, encore et encore.

Alors il s'était levé, et il était parti marcher. Les nuages noirs s’amoncelaient au dessus de sa tête, promettant une nuit orageuse. Il avait traversé la forêt des lys de feux, et ses pas l'avait mené aux alentours de l'arène. Il n'avait pas envie d'y rentrer, le souvenir de sa toute première rencontre avec la démonia restait encore cuisant dans sa mémoire. Il marcha encore un peu, mais l'air lourd et chargé ne le calmait pas, au contraire. Ses pensées s'accumulaient, assombrissant ses pensées, et il marchait de plus en plus vite alors que ses émotions formaient une bouillie mouvante et incontrôlable.

Soudain, une ombre passa entre les nuages. Il leva la tête, et elle était là. La lumière vive qui précède les orages l'éclairait comme un ange. Mais Aymeric savait qu'elle n'en avait rien. La colère le prit aux tripes et sa queue se mit à battre l'air. Elle était au dessus de lui, semblait planer, lui présentant son ventre, peut-être le seul point faible de la louve-dragon. L'adolescent ne réfléchit pas deux fois alors que son esprit sembla se court-circuiter, et une bondit. Il déploya ses ailes, et battit avec force pour s'élever dans l'air, profitant des courants tumultueux qui animaient l'air orageux. Il avait apprit à voler il y a peu, et il savait surtout décoller et se maintenir. Mais pour le moment, l'atterrissage n'était pas à l'ordre du jour.

(visée = 63 ; vitesse = 9) Il fila comme une flèche, profitant des vents anormalement forts pour viser Ignis. Cependant, la louve se déplaça, et il ne fit que croiser son sillage. Elle l'aurait sûrement repéré, mais tant pis. Il avait fait son choix maintenant. Il chargea de nouveau (visée = 84) en hurlant :

"IGNIS !"

Ignis avait grandit. Il avait du muscle. C'était une grande louve, forte, puissante, terrifiante. Elle était une louve dragon, une toute puissante démonia. Elle voulait pouvoir mettre le monde à ses pieds, le voir brûler si ça lui chantait. Elle aimait cette sensation grisante de pouvoir. Ignis voulait le pouvoir, le pouvoir absolu.

La nuit était tombée, l'orage s'était mit à gronder. Des flashs crépitaient dans le ciel. Il y avait clairement une ambiance de fin du monde. Ignis s'était à envoler avec hargne, se confrontant au danger avec joie. Elle était une louve-dragon, elle devait savoir voler alors que les éléments étaient déchainés. Elle éprouvait un puissant sentiment d'excitation et de joie. C'était ce genre de chose qui lui permettait de se sentir entièrement vivante.

Ignis vit qu'elle n'était pas seule. Il y avait un deuxième loup. Un rival. A cette vue, elle eut un grand sourire. C'était le clou du spectacle. Elle avait en plus un adversaire, c'était parfait ! Elle vit le loup vouloir fondre sur elle, mais la louve l'évita sans problème (esquive = 12). Elle en profita pour prendre un vent ascendant, puis mettre tout son poids et toute sa force pour le charger violemment pour le renvoyer au sol (visé = 1). Elle se mit alors à rire, se moquant de lui et essayant d'être la plus provocatrice possible (provocation = 26). Il était tellement ridicule.

-Aymeric-

La louve dragon l'évite sans mal, visiblement bien plus expérimenté que le jeune mâle au vol. Cependant, cela n'entama pas la colère d'Aymeric, qui maintenant grinçait des dents de frustration. A présent qu'il l'avait sous les yeux, il voulait planter ses crocs dans sa gorge, il voulais lui faire mal. (dodge = 6) Il eut le temps de se retourner avant de voir Ignis fondre sur lui, tel un oiseau de proie. La peur lui déchira le ventre, et il hurla (maitrise = 66) , alors que comme un écho, le grondement du tonnerre sembla lui répondre au loin.

Le choc fut violent (choc = 54). Aymeric sentit tout son corps résonner et se comprimer sous le poids de la démonia, qui le projeta vers le sol. Il fila comme un roc sous les éclats de rire gras de la louve dragon, battant désespérément des ailes pour tenter de retrouver son équilibre. Les murs de l'arène surgirent soudain dans son champ de vision, et il réussi au dernier moment l'exploit de retrouver son équilibre (equilibre = 40). D'un grand battement d'aile, il dévia du mur, s'évitant une mort aussi stupide que salissante, et s'éleva de nouveau, le souffle court.

Puis, une lumière blanche envahit son champ de vision. Il sentit l'intégralité des poils de son corps de hérisser, ses muscles se contracter, alors qu'un craquement plus fort que la fin du monde brisa ses tympans. La foudre était tombée, choisissant par hasard l'arbre à se droite (foudre = 95). Il était incapable d'entendre quoi que ce soit d'autre qu'un long sifflement aiguë, la tête carillonnant comme une cloche. La pluie se mit à tomber sur ses poils hérissés. Son cœur battait une mesure effrénée dans sa poitrine. Et devant lui, l'ombre d'Ignis passa. pour la première fois, il réalisa qu'il pourrait y passer. Que sa mort n'était pas si loin, et que peut-être le dernier ange qu'il verrait passer serait Ignis.

Il reprit un peu de hauteur en profitant d'un courant violent ascendant. Il ne fallait pas rester statique, c'était le b a-ba du chasseur. Un loup statique est un loup embroché, ou foudroyé. Il repéra la femelle, et piqua vers elle, visant son épaule pour la mordre en vol (visée = 40). Ses oreilles sifflantes entamaient son équilibre et ses sensations, mais il était trop tard, il ne pouvait plus reculer. Fuir signifiait perdre son identité, et perdre signifiait être tuer par cette truie. Et ça, il ne pouvait pas se le permettre. Il la détruirait.

Ignis suivit du regard le louveteau, il allait s'écraser... Mais au dernier moment, elle le vit retrouver l'équilibre. Elle était presque soulagée de le voir se rattraper. La louve ne voulait pas que le combat s'arrête. Elle avait besoin de sentir cette adrénaline. Ignis était droguée aux combats. Elle avait besoin de danger et de sang.

Le loup finit peu à par revenir, profitant d'un courant violent pour reprendre de la hauteur. Ignis le voyait en train de bouillir... Et elle adorait ça. Il s'élança vers elle, la louve voulu l'éviter mais échoua (esquive = 82). Elle avait été mordu, et salement. Du sang s'échappait de la blessure, mais elle ne couina pas. C'était un rocque. La douleur n'était que secondaire.

Ils étaient dans l'arène désormais... Et Ignis était bien décidé à réaliser ce combat devant les dieux. La louve se dirigea vers Aymeric et s'accrocha à lui (visé =25). Elle s'était arrêté de battre des ailes, elle allait les faire sombrer tout les deux. A cette hauteur, celui qui allait amortir la chute allait forcément avoir des os brisés. Et peut-être pire... Mais Ignis n'en avait à peine conscience. Elle voulait juste plus d'adrénaline et pour ça, elle avait besoin de prendre plus de risque.

La chute était terrible et Ignis se rendit compte qu'elle perdrait une partie de sa prise sur le loup (prise = 82). La louve souriait, profondément heureuse. Au dernier moment, Ignis essaya de reprendre le dessus, de se remettre à battre des ailes, à planer, à rattraper la situation, mais elle s'écrasa comme une masse (maitrise de la situation = 97). Un bruit d'os brisés raisonna dans l'arène, se mêlant au bruit du tonnerre.

-Aymeric-

Le loup fila vers Ignis, et réussi à planter ses crocs dans son épaule. Il sentit le gout du sang, de celui de son bourreau, et une vague de plaisir sadique l'envahit. Il voulait plus, il voulait qu'elle hurle de douleur, qu'elle pleure comme il avait pleuré après son humiliation devant Jarodin, qu'elle crie comme il avait crié devant son impuissance. Mais rien de tout cela n'arriva, et la démone ne lâcha pas un son.

L'élan qu'il avait pris le fit lâcher prise, la gueule ouverte, les dents encore ensanglantées. Les deux volaient à présent au dessus de l'arène, et Aymeric en rit intérieurement alors qu'un éclair retombait non loin, en un flash lumineux. C'était là qu'ils s'étaient rencontrés, et il avait ce soir l'impression que c'était là que tout allait se terminer. Ignis fonça sur lui, et il ne chercha même pas à l'éviter, cherchant la percussion. Elle s'agrippa à lui, et cessa de battre des ailes. Ses poils brulants percèrent la peau d'Aymeric (dégats = 84). La douleur aurait pu lui tirer les larmes aux yeux, s'ils n'étaient pas en train de tomber. Ignis se laissa tomber, emportant Aymeric avec elle. La panique envahit le jeune loup, et il se débattit de toute ses forces. L'agrippe de la demonia faiblit, et il put se dégager (dégagement = 36). Mais il était trop tard (Redressement désespéré = 84). Aymeric pivota, tentant que battre des ailes pour s'éloigner du sol, mais il avait trop de vitesse, et pas assez de temps. Il eut le temps de s'écarter d'Igniss avant de s'écraser au sol, dans le sable détrempé de l'arène. La douleur envahit son corps, le sable sa bouche, mais il ne lui semblait pas avoir d'os cassés. (dégats = 21). L'adrénaline pulsait dans ses veines comme une drogue puissante, lui faisant oublier ses tympans déchirés, et ses brulures cuisantes sur le ventre et le flanc. Il devait se relever. Sinon, elle se chargerait de l'achever.

Ignis avait subi sa chute de plein fouet, mais elle n'avait pas perdu connaissance (résistance à la douleur = 6). La louve sentait qu'elle avait des os brisés : épaule, patte, côtes. La louve essaya de se relever, lentement. (endurance = 16). Ignis était dans un état critique. L'adrénaline était ce qui lui permettait de tenir debout. La louve vit Ayrmaric et même sa soeur débarqués. Elle les regarda et commenta "Vous avez si peur de moi ? Il vous faut vraiment être à deux ?".

Ignis commença à tousser. Elle tenait encore debout par fierté, mais son corps était en train de la lâcher. (endurance = 87). Elle n'était peut-être plus en état de combattre correctement... Et elle voyait bien que ses adversaires la haïssait. Ce n'était pas douloureux. Cela voulait simplement dire qu'elle avait réussi à faire sa place, à devenir quelqu'un. La louve laissa ressortir le feu noir, qu'il y avait en elle, crachant quelques flammes pour les impressionner (maitrise de pouvoir = 45).

La louve était prête à s'arrêter là, mais ce n'était pas le cas des autres combattants. Ignis ne jouait plus, mais combattait pour sa survie. Les babines retroussées, le corps tremblant, abimé, et mal positionné, la louve était dans une posture de défense désespérée. Si elle devait mourir maintenant, elle arriverait à emporter quelqu'un d'autre dans la tombe.

-Aymeric-

Le jeune mâle releva la tête, les oreilles toujours sifflantes. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, lui donnant des vagues d'énergie. Il se releva, et il lui semblait qu'il ne sentait pas la douleur (résistance = 16). Devant lui, Eris s'était interposée. Son arrivée fit comme un choc à Aymeric : il avait l'impression que le temps, qui s'était arrêté pendant son combat avec Ignis, avait reprit. Qu'allaient dire ses parents quand il allaient apprendre qu'il avait provoqué le dragon ? Il déglutit. Eris lui cria quelque chose, ses traits déformés par la rage, mais Aymeric n'entendait rien. Elle activa son pouvoir, répandant son feux vert doux et chaud autour d'Aymeric.

Le loup se redressa, les yeux écarquillés. Ignis aussi se releva, lentement, l'eau fumante s'évaporant au contact de sa peau brulante. Dans ses yeux brulait une certaine fierté, malgré sa douleur apparente. Aucun son ne sortit cependant de sa bouche, confortant Aymeric dans son idée qu'elle était plus proche du démon que du loup. Elle ouvrit la gueule, crachant quelques gerbes de feu noir, qui étaient trop loin pour atteindre le fils des betas (47).

La queue droite, immobile, Aymeric prenait mesure de la situation. Ignis était dans un sale état, elle s'était mise en posture de défense, son épaule ensanglantée, le corps tremblant et pas de froid. L'adrénaline battait encore dans les veines d'Aymeric. Il pourrait se jeter sur elle. Il pourrait la retourner, la mettre au sol, la dominer. La rage brulait toujours en lui, la peur aussi, comme un feu aussi noir que celui de la demonia. Mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas la tuer, ni même s'acharner contre elle alors qu'elle était si mal en point, surtout dans un combat aussi inéquitable que celui-là.

Aymeric replia ses ailes à présent trempées contre son corps. Il ne pourrait certainement plus voler. Il s'avança, les éclairs pleuvant toujours autour de l'arène, maintenant son regard fixé dans celui de la louve-dragon. Il ouvrit la bouche, et gronda, probablement trop fort :

"Dis que tu as perdu. Dis le."

Ignis était en position défensive. Elle se savait trop faible pour combattre efficacement. Elle était prête à vendre chèrement sa peau... Mais le loup ailé s'avança vers elle et se mit à gronder. Il ne s'était pas jeté sur elle, ne l'avait pas attaqué. Eris observait la scène, en retrait, avait-elle peur ?

Ignis sentait la douleur lui déchirait le corps. Elle tenait encore debout que pour quelques instants... La combattante ne comprenait pas Aymeric. Il avait l'occasion de se venger, de lui faire énormément de mal, mais il restait là, réclamant juste à être reconnu vainqueur. Elle resta silencieuse quelques instants, ne comprenant réellement pas le loup. Elle demanda "C'est tout ?". Son corps fut secoué d'un spasme de douleur "T'as l'occasion de te venger et c'est tout ce que tu demande ?".

La louve sentit son corps s'effondrer sous son propre poids. Elle avait de nombreux os brisés. Ignis commenta simple, se laissant lourdement tomber au sol "C'était un beau combat... Mais trop court.". L'adrénaline était une drogue puissante et c'était la beauté du moment qui lui avait importé. Ignis s'était sentie pleinement vivante pendant quelques isntants. Elle regarda le loup droit dans les yeux et prononça "Tu as gagné." Puis continua plus bas "Et j'ai...perdu". La louve le reconnaissait, mais elle avait désormais une vengeance à prendre. Et d'avoir cet nouvel objectif la satisfaisait pleinement.

Ignis était terrassée par la douleur, elle déplaça son regard vers sa soeur et demanda "satisfaite ?". Eris ne pouvait être que satisfaite. Ignis était battu et elle souffrait, de quoi satisfaire son esprit moraliste. Puis la louve dragon laissa glisser sa tête jusqu'au sol. Elle ne se sentait pas bien, pas bien du tout (résistance à la douleur avec malus vu les dégâts... = 126). Des larmes se mirent à couler sous les yeux de la jeune louve, puis Ignis laissa échapper une longue plainte de douleur. C'était peut-être la première fois de sa vie qu'elle pleurait.

-Aymeric-

Le silence pesait entre les trois jeunes loups. Enfin, Aymeric le supposait, car ses oreilles sifflaient toujours assez violemment. La pluie tombait sur le corps du mâle, qui commençait à refroidir après le combat. Il avait toujours le regard planté dans celui de la dragonne, contemplant le feu qui brûlait dans son regard. Elle tremblait. Rester debout semblait lui demander un effort considérable, mais Aymeric restait sur ses gardes, les yeux toujours grands ouverts. La scène avait un aspect surréaliste.


Aymeric tressaillit lorsque la voix rauque de son assaillante résonna dans l'arène. Il resta immobile.

"T'as l'occasion de te venger et c'est tout ce que tu demande ?".

Puis elle s'écroula. Le son sourd de son corps heurtant le sol atteint les oreilles d'Aymeric (acouphènes = 49), et un frisson le parcourut. Il n'y croyait pas. Elle était au sol, à sa merci. C'était une vengeance bien suffisante pour le louveteau humilié qu'il avait été.

Il avait gagné. Il avait gagné. Il lui avait fait payer tout ce qu'elle lui avait fait subir. Un sentiment puissant s'empara de lui, une sorte de joie pure, survoltée. Une joie froide aussi, une joie malsaine. Il n'aimait pas ça. (orage = 48) La pluie commençait à s'atténuer, l'orage balançait ses déchirements plus loin. Son regard s'échoua une nouvelle fois sur le corps d'Ignis. Ils avaient failli mourir tous les deux, tout ça parce qu'Aymeric l'avait provoquée. Bien sûr, elle l'avait cherché. C'était elle qui était venu s'écraser au sol, qui l'avait poussé contre le mur de l'arène. Mais il l'avait cherché. Si elle était morte ... Ça aurait été de sa faute. Le jeune mâle déglutit, des sentiments froids tourbillonnant dans son ventre.

Il finit par se retourner vers Eris, qui était restée en arrière. Les regard hagard, les oreilles encore sifflantes, il lui lança alors que sa voix semblait être celle d'un autre :

"Il faudrait appeler un médecin, non ?"

Elle la haïssait, la méprisait du plus profond de son être, mais son éthique et son éducation interdirent à eris d'aller plus loin. Contrairement à ses croyances, Ignis renonça à se battre, elle était donc réellement amochée. Mais la louve rouge n'avait pas confiance, elle refusait de tourner le dos à un ennemi pareil, même au sol.

Non, la voir ainsi ne la satisfaisait guère. Eris n'était pas une combattante, elle était petite et pas très musclée. De fait elle était médecin, elle consacrait sa vie à soigner celle des autres. Alors même si celle ci était une salope de la pire espèce, Eris ne se plaisait pas dans sa douleur. La longue plainte que la dragonne poussa fit grimacer la rouge. Non elle n'aimait définitivement pas ça.

Du coin de l'œil elle vit Aymeric tourner la tête vers elle. Et Eris vit Ignis pleurer. C'était le signal, Ignis était réellement KO, jamais elle ne ferai semblant de pleurer c'était indigne d'elle. Elle tourna à son tour la tête vers Aymeric.


"je suis médecin,attend moi ici."

Elle s'approcha de la dragonne, mourant d'envie de la laisser dans sa merde, mais Eris avait prêté serment et si elle n'était pas forcée de la soigner totalement elle ne pouvait non plus la laisser la, une louve de son propre clan, aussi mal cela lui faisait de l'admettre. Elle gronda à Ignis une fois suffisamment proche, signifiant qu'elle ne faisait pas ça par plaisir, et qu'elle laisserai bien cette enfoiré dans sa merde dans l'arène.

Alors, lentement, un petit feu blanc surgit devant Eris. Cette dernière n'était pas encore à l'aise avec ce feu là, elle ne l'avait vu la première fois qu'il y a quelque jour et ça avait failli être catastrophique, mais elle avait rapidement compris cette capacité là. Le feu blanc réparait. Elle regarda Ignis puis finit par cibler la fracture la plus difficile à soigner et son feu enveloppa le thorax du dragon (maîtrisee: 17) Eris sentit dans sa tête les côtes brisées se réparer partiellement grâce à l'action de son feu, sa propre énergie vitale rendait la guérison de sa sœur moins pénible, car des côtes cassées étaient la pire des fractures. (maîtrise : 39) elle stoppa son pouvoir avant d'en perdre le contrôle, et le feu disparu instantanément. Eris s'éloigna de deux pas, puis fis demi tour.

Alors, elle sentit l'effet redouté. Ce feu lui demandait encore trop d'énergie (contrecoup : 94) sa tête lui tourna et elle tituba lentement jusqu'au mâle. Elle se sentait misérable et faible et ne voulait pas rester ici aussi vulnérables, avec un être si dangereux derrière elle, aussi invalide était elle. Elle leva ses yeux vides vers aymeric

"quelqu'un d'autre finira le travail."

Elle s'appuya contre son flanc pour ne pas s'effondrer

Ignis pleurait toutes les larmes de son corps. Elle pleurait sans pouvoir s'arrêter. La louve n'allait vraiment pas bien. Quand elle vit sa soeur s'approche, Ignis se recroquevilla un peu plus, en position de défense, prête à encaisser. La dragonne montrait les dents, prête à se défendre violemment. Elle pensait sincèrement se faire agresser. Ignis n'arrivait pas réfléchir, son comportement étant seulement mené par son instinct primaire. Elle trop mal pour penser. La louve pleurait, laissant s'échapper de longues plaintes de douleur, tremblant. Des frissons la parcouraient. (résistance à la douleur = 99)

La louve se crispa quand elle vit le feu blanc l'envelopper... Puis la douleur commença à diminuer. Ce geste de compassion, pourtant fait sous un grognement, était difficilement compréhensible pour la combattante. Elle regarda sa soeur, sans comprendre, laissant ses larmes continuer de couler. C'était déstabilisant. Ignis, voulu dire quelque chose, laissant ses pupilles fendues se glisser dans le regard de se soeur... Mais Eris n'était que mépris et haine pour elle. Contre toute attente, Ignis se sentit blessée. (réaction face au mépris=96). Eris l'avait soigné, malgré tout, malgré tout ce qu'avait pu faire sa soeur. Ignis ne pouvait que constaté la grandeur d'âme de sa soeur ainsi que de loup qui l'accompagnait, ils étaient bien plus grand qu'elle. La louve-dragon se sentait profondément blessée dans on égo, physiquement et moralement. Elle était peut-être vraiment quelqu'un de horrible.

Eris finit par s'effondrer, à quelques pas de Aymeric. La pluie continuait de tomber. Ignis leva les yeux vers le louveteau, se remettant maladroitement sur ses pattes pour ramper. (volonté = 1). Elle gronda "PUTAIN ! Mais fais quelque chose !". L'eau s'évaporait à son contact. La louve ordonna "Va chercher un vrai médecin, il faut quelqu'un !". Ignis réussit à ramper jusqu'au côté de se soeur, partageant sa chaleur mais assurant surtout un minimum de protection. La dragonne montrait des dents, prête brûler ou mordre le premier venu.

-Aymeric-

Aymeric suivi non sans angoisse Eris qui se dirigea vers Ignis. Il fut alors surpris de voir des larmes couleur du corps avachi de la louve-dragon. Elle était ... triste ? Elle ressentait des émotions ? C'était une première pour Aymeric, mais il était encore dans un tel état de choc qu'il ne dit rien, encaissant l'information.

Un petit feu blanc apparut entre les deux soeurs. Aymeric ne savait pas bien ce que le pouvoir d'Eris faisait, mais le feu l'effrayait toujours un peu. Il eut un frisson. Peut-être qu'Eris voulait tuer sa sœur, au lieu de la soigner ? Mais il semblait n'en être rien, car d'ici, il ne se passait rien. Puis, Eris s'avanca chancelante vers le mâle, avant de venir s'appuyer contre son flanc :


Aymeric lui lança un regard inquiet. Eris semblait vidée de toute son énergie, et prête à s'évanouir, comme Ignis. Il n'avait pas la force de les transporter, lui également se sentait prêt à défaillir. Son corps entier lui faisait mal, et il avait l'impression que ses tympans avaient explosés, même s'il commençait de nouveau à entendre. Son cerveau, quant à lui, était court-circuité, et il était bien incapable de décider quoi que ce soit. Néanmoins, la voix rauque et tant détestée d'Ignis le fit sursauter :

Aymeric la regarda, les yeux grand ouvert, avant de réaliser ce qu'elle venait de dire. Il coucha avec le plus de précautions possible Eris alors que sa sœur rampait vers elle, venant se loger contre elle pour la protéger, ou la réchauffer. La pluie tombait toujours en un rideau fin, et les trois loups étaient trempés et glacés. Aymeric croisa le regard d'Ignis. Elle n'attaquerai pas sa sœur, il en avait la certitude. Il fit alors demi-tour et galopa jusqu'au camp, ignorant la douleur de ses membres.

Il revint quelques trop longues minutes après, accompagné de deux médecins Désert, et d'un garde qui avait accepté d'aider à soulever Ignis. La louve ne pouvait surement plus tenir debout, sinon elle l'aurait fait. Arrivée sur les lieux, les deux médecins prirent soin des sœurs sans poser trop de questions, même si Aymeric pouvait sentir leurs regards interrogateurs. Mais il ne dit rien. Il accompagna les deux démonias jusqu'à la tanière des médecins, pour également se faire inspecter par les médecins, encore sonné du combat qui venait de se passer. Pour Aymeric, il lui semblait que plus rien ne serait comme avant.