Triss

Cheffe d'armée — Désert

Quel avenir pour le Désert ?

La journée avant été longue. Mes guerriers s'étant un peu ramoli suite à leur convalescence et à cause de la quarantaine, j'avais prolonger un peu les temps d'entraînements quotidien histoire de les remettre en forme le plus rapidement possible. Akui avait déjà prouvé qu'il n'attendait pas que la meute soit rétablie pour attaquer de nouveau. C'était une bonne stratégie, du point de vue ennemi, mais il fallait donc nous montrer plus fort que jamais, au cas où une nouvelle attaque serait lancée alors que le clan était encore affaibli... Je crois que les guerriers m'en voulait un peu de leur imposer double entraînements par jour, en plus de leur ronde de garde... Mais je n'en avais que faire. Si Akui décidait d'attaquer de nouveau, le clan devait être près. De plus, j'avais perdu 2 guerriers durant cette seconde bataille. L'un était paralysé à vie, et l'autre mettait du temps à guérir, mais les médecins m'avait confirmer que l'armée était définitivement du passé pour lui.

De plus, la trahison des Athéris ne jouait pas non plus en notre faveur, bien au contraire. Une bonne dizaines de loups avaient désertés le clan, et pour rejoindre Akui. Si au moins ils étaient juste partis... Mais non, ils étaient en plus aller grossir les rangs de notre ennemis... Deux loups de la Sources étaient venus au Désert afin de trouver l'artefact capable de détruire Akui. Personne, ou presque, ne savait exactement à quel stade en était cette quête, mais la fin semblait proche. Le dernier acte de cette guerre allait bientôt arrivé. Mais qui serait les vainqueurs, telle était la question...

Mes petits filleuls grandissaient vite. Bientôt, ils auraient 6 mois. Le drame qui s'était produit avec Aymeric s'était heureusement bien terminé. Le petit fugueur avait retrouver sa famille, et allait bien. Mais avec le dernier acte de cette guerre qui approchait, j'avais peur... Peur pour eux, et peur de ne pas être à la hauteur. Cet instinct de survie trafiqué par le Dieu Aztec risquait de mettre toute la meute en danger de mort, voir même de faire perdre la guerre aux clans. Je ne pouvais pas risquer la vie de tant de loups parce que mon instinct de survie me poussait à jouer les lâches et à préserver ma vie plutôt que de protéger celles des autres, coûte que coûte... C'était trop dangereux...

Mais l'armée, ce n'était pas seulement la voie que j'avais choisie... C'était ma vocation, ma raison d'être. Avant l'intervention de ce dieu, être une guerrière, ça faisait parti de moi, depuis ma naissance presque. C'était comme si c'était inscrit dans mes gênes. Que faire de ma vie alors, si j'abandonnais l'armée, pour la sécurité du plus grand nombre ? Ma 1ère formation avait été celle de la médecine, pour faire plaisir à mes parents. Avant même qu'elle ne soit terminée, je m'étais tournée vers l'armée, m'entraînant en cachette d'abord, puis faisant les choses en grand ensuite... Si j'avais renoncer à poursuivre la médecine, c'est parce que je savais que je n'étais pas faite pour cela... Mais que faire maintenant, alors que mon avenir au sein de l'armée mettait en danger autant de vie...

Mes pas m'avaient menée aux chutes magistrales. Un loup se trouvait déjà là, assis sur un rocher, au pied des chutes. Ce nounours de poils blancs, nuancés de rouge et de noir était reconnaissable facilement. Alsham, un médecin du clan. Je m'approchais de lui et afin de ne pas le surprendre :

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Cheffe d'armée — Désert

Quel avenir pour le Désert ?

Le médecin inclina la tête en réponse à mes salutations. Tandis que je m'asseyait à ses cotés, il agita ses ailes, sans doute pour les détendre, peut-être. Je le laissais faire, sans mot dire, attendant la suite face à mes paroles :



Le ton du loup du touffu était sévère, voir même agressif. Je ne connaissais pas bien ce loup, mais selon les échos de la meute, ce n'était pas le genre du loup. Au contraire, il était d'un naturel plutôt pacifiste et gentil, toujours à se préoccuper du ben de chaque membre de la meute. Même durant la période de Zal, il avait choisi le camp anti-Zal, mais acceptait tout de même de ne faire aucune différence entre les pro-Zal ou les anti-Zal concernant les soins à prodiguer. Pour cela, il était admiré de part sa loyauté envers chacun des membres du clans. Paraître aussi agressif n'était donc très clairement pas le genre de ce loup. Ma queue battit l'air de droite à gauche, mais je ne dis rien. Normalement, j'aurais dû lui imposer le respect, mon poste de chef d'armée était plus haut que le siens. Mais je me doutais que le loup n'était probablement pas dans son état normal. Et la suite me confirma que j'avais bien fais d'attendre :



Je lui offris un sourire tendre et amical et fini par répondre d'une voix douce :



Je n'en dis néanmoins pas plus, mais rien que cela me fit du bien et soulagea quelque peu le point que je portais sur mes épaules depuis des mois à présent. Sa tête était à présent tournée vers l'eau, puis il demanda :



Mon visage s'illumina d'un seul coup et je répondis :

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Cheffe d'armée — Désert

Quel avenir pour le Désert ?

Le médecin poilu sembla grandement soulagé que je ne réagisse pas violemment à son ton hostile lorsqu'il avait mentionné Akui. Je n'avais aucune raison d'être agressive avec lui. Tout le monde était un peu tendu lorsque le sujet du Dieu blanc était abordé. M'énerver et tenter de le remettre à sa place n'aurait probablement fait qu'empirer la situation. Mais il est vrai qu'il serait largement bénéfique que la fin d'Akui approche. Il y avait maintenant trop longtemps qu'il semait la zizanie parmi les clans... En raison de sa présence, jamais personne n'était vraiment totalement serein et détendu. Même si Aslan et Okazeh étaient plus que comblé par leur petite famille, je savais qu'ils n'étaient jamais totalement détendu. Le Dieu, ou ses adeptes pouvaient attaquer n'importe quand... Mais le clan avait redoublé de vigilance aux frontières et autour du camp, en raison de tous les petits qui étaient nés dernièrement. J'espérais sincèrement que cela serait suffisant pour éviter une nouvelle attaque, et surtout afin d'éviter la perte de la nouvelle génération...

Les oreilles du médecin pivotèrent lorsque je mentionnais mon affect personnel vis-à-vis d'Akui. Mais même si je sentais sa curiosité, il n'en demanda pas d'avantage. Quelque part, j'avais envie de parler de ce qu'il m'arrivait, des vies que je mettais en danger rien que par ma seule présence dans les rangs de l'armée. Mais j'avais peur... Si cela arrivait jusqu'aux oreilles des plus hauts gradés, je risquais bien pire que de simplement perdre mon poste... Alors que, si après mûres réflexions, je prenais une décision qui me semblait correcte, ce serait toujours moins douloureux à vivre et à supporter, car cela viendrait de moi, et uniquement de moi.

Il sembla très heureux de voir ma joie si présente en parlant des mes filleuls. Mais lorsque je lui retournais la question, son regard se perdit un moment dans l'eau, réfléchissant. Je savais que le médecin était seul dans sa vie. Bien sur, il aimait son clan, qui était sa famille à ses yeux, mais il n'avait personne qui l'attendait dans sa tanière le soir... Comme je le pensais, il mentionna le clan, disant que tous se portaient bien, alors que lui allait bien aussi... Au fond de moi, je me sentis triste pour lui... Sur le long terme, cela devait être lourd à porté d'être seul, toujours...

En y réfléchissant de manière plus approfondie, hormis Aslan et sa famille, moi aussi j'étais seule. Mais jusqu'à maintenant, je n'aurais eu que peu de temps à consacrer à une famille, étant très impliquée dans mon rôle de cheffe d'armée... Mais depuis que le Dieu Aztec m'avait ramené à la vie, hormis mon instinct de survie détraqué, il avait relevé un autre point. Ma carrière était parfaite, mais cet instinct de survie accru m'obligeait à reconnaître que c'était bien la seule chose qu'il y avait dans ma vie. Il n'y avait jamais eu de place pour autre chose. Cela ne me dérangeait pas vraiment avant, mais maintenant, j'avais ce besoin grandissant de me trouver un compagnon et de fonder une famille. D'assurer ma descendance...

Il me tira de mes pensées en reprenant la parole :



J'avais envie de lui parler, réellement, mais pouvais-je me le permettre. Puis, comme enfoui par mes années d'armée, une information liée à ma formation de médecin me percuta. Les médecins étaient liés par le secret médical. Si je lui parlais, et que je lui demandais de garder le secret, il n'avait pas le droit d'aller en parler à autrui... Et en tant que médecin, il serait probablement de bons conseils avec le dilemme interne qui se livrait en moi... J'inspirais un grand coup, puis je me lançais enfin :



Je ne savais pas vraiment par où commencer... De quoi était-il au courant... Finalement, j'allais au plus simple et commençais depuis le début :



Je fis une pause, le temps de lui laisser assimiler les informations que je venais de donner. Dans les grandes lignes, en tant que médecin, il savait que j'avais été blessée, et probablement aussi que le Dieu m'avait sauvée, mais ce que je lui racontait là, dans les détails, je ne l'avais encore dit à personne, pas même à Aslan... Je n'avais pas trouver le courage d'avouer à mon meilleur ami que j'avais été morte durant quelques instants avant que le Dieu ne décide que mon heure n'était pas venue...



Je fis à nouveau une pause, afin de séparer les deux événements. Mon regard se perdit quelques minutes dans les ondulations de l'eau. Puis je continuais mon récit :



Je venais littéralement de dévoiler tous mes secrets au médecin. A présent, il avait pleine connaissance des derniers événements, il avait absolument toutes les données en sa possession, et je pouvais donc à présent lui parler de mes réflexion, et de mes doutes :



Je venais de me mettre totalement à nu face à Alsham, espérant qu'il serait de bons conseils... Je n'avais jamais fais cela auparavant. Même Aslan ne savait pas tout cela... Je lui en parlerai, lorsque le moment serait venu pour moi de lui annoncer que je quittais les rangs de l'armée, je devrais lui expliquer pourquoi. Mais lorsque le moment viendrait, je voulais également savoir ce que je voulais faire au sein de la meute ensuite... Avant cela, je n'en parlerais pas à Aslan, même s'il est mon meilleur ami, il est également le bêta de la meute, tout comme sa compagne. Il devrait donc probablement faire passer le bien de la meute avant notre amitié, quoi que cela lui en coûte. Et je ne voulais pas lui imposer cela. Lorsque j'aurais pris ma décision quant au rôle que je voulais tenir au sein de la meute, je lui annoncerai.

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Cheffe d'armée — Désert

TITRE DU RP

Le médecin me confirma que rien de ce que je ne lui dirais ne serait rapporté ailleurs. Alors je me lançais. Et sans m'interrompre, il m'écouta tout le long. Je pus voir passer plusieurs émotions sur le visage du médecin durant le temps que je parlais. Mais je continuais, heureuse qu'il ne m'interrompe pas une seule chose. Lorsque j’eus enfin terminé de me livrer totalement à lui, il attendit quelques instants, peut-être pour s'assurer que j'avais bien terminer, puis il reprit la parole en affirmant que l'armée était bel et bien terminée pour moi. Même si c'est une information que j'avais déjà, et que j'avais dores et déjà pris ma décision, l'entendre de la gueule du médecin me fit beaucoup de mal. Il s'approcha un peu de moi, posa une patte sur la mienne, en signe de soutien moral, supposais-je puis continua :



Sur ce point là, j’espérais tellement fort qu'il ait raison. Je ne pouvais pas cesser totalement de me battre, jamais je ne pourrais vivre totalement heureuse et comblée sans une part de combat dans ma vie. Je ne pouvais juste plus combattre sur les champs de bataille, cela mettait bien trop de vie en péril. Il reprit ensuite :



Sans le laisser continuer, je répondis à son argument :



Je le laissais ensuite continuer :





Il me sourit, semblant satisfait de son idée. Et je devais bien avouer que cette idée de devenir nourrice ne m'avait pas même effleuré l'esprit. Mais il avait raison. J'adorais mes trois petits filleuls, et ils me le rendaient bien. Je ne pouvais pas prendre une décision immédiatement, je devais d'abord réfléchir à toutes les situations possibles et mes réactions éventuelles en conséquences. Je lui souris à mon tour et répondit :

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Quel avenir pour le Désert ?

Il me laissa parler sans m'interrompre. Il semblait d'accord avec les arguments que je lui donnais qui m'empêcheraient de reprendre un rôle de médecin, car il n'ajouta rien sur ce sujet. Il sembla ensuite heureux d'avoir pu me donner une idée à laquelle je n'avais pas songé. Finalement, après que je lui ai répondu, il me lança, tout en cherchant mon regard, que je lui accordait avec un léger sourire triste en raison de ma situation :



Mon sourire se fit un peu plus chaleureux. Alsham avait vraiment à coeur de prendre soin des autres et se préoccupait réellement de leur bien-être ainsi que de leur bonheur. Cela me faisait chaud au coeur.



Mon regard se perdit un peu dans l'eau qui bougeait gentiment. Je savais que bientôt je devrais rendre ma décision définitive concernant mon avenir au sein de la meute. Mais tout d'abord, je devais envisager toutes les éventualités liées au rôle que j'allais choisir. Après quelques minutes de silence, mon regard se reporta sur le loup pelucheux et finalement je lançais d'une voix chaleureuse et bienveillante :



Je savais que c'était mon instinct de survie qui parlait-là, parlant d'une situation qui était la mienne, en l’extrapolant à un autre. Je posais une patte avant sur son épaule et le regardant, je lançais gentiment :