Triss

Cheffe d'armée — Désert

Mise en doute et confidences

Il yavait maintenant deux mois que l'attaque des adeptes avait eu lieu... Deux long mois que toutes les nuits, je ne dormais presque pas, ou très mal en raison de tous ces doutes qui m'assaillaient. A la fin du combat contre les adeptes, j'avais compris une chose. Et cette chose que j'avais comprise me taraudait jour et nuit. L'ordre que le dieu Aztec m'avait donné, pour me sauver la vie lors de la 1ère attaque d'adeptes, n'était pas uniquement à ce but-là. J'avais finalement compris que cet ordre m'accompagnerait pour le restant de mes jours. Que le désir de vivre l'emporterait, désormais, et ce pour le restant de mes jours, sur tout le reste. Mais être guerrière, c'est risquer sa vie, à chaque bataille. En étant cheffe d'armée, les risques sont encore plus grands, car un chef d'armée guide ses guerriers, mais les protèges également, au péril de sa vie si nécessaire. Ce qui est arrivé lors de l'attaque, jamais n'aurait du se produire. En temps normal, jamais je serais passée devant pour fuir le danger, au contraire, je serais restée à l'arrière, le temps de m'assurer que tous étaient à l'abri. Mais non, c'est ordre impérial c'était imposé en moi et m'avait forcé à prendre la fuite, le plus vite possible, pour préservé ma vie, plutôt que celle des autres. Ce n'était pas moi ça. Deux mois que tout cela tournait dans ma tête, presque constamment.

Et j'avais eu tout le loisirs d'y penser durant les 15 jours de quarantaine que j'avais dû suivre en raison de ma varicelle. Car oui, finalement, nous avions découvert les conséquences de ce brouillard rose. Chaque loup qui avait été en contact avec ce brouillard avait contracté une maladie. Certaines graves, d'autres non, et parfois contagieuses. J'avais donc contracté la varicelle, et durant 2 semaines, j'avais été a deux doigts de devenir folle, à me gratter constamment. C'était infernal, ces démangeaisons, cette envie de se gratter à n'importe quel prix, parfois jusqu'au sang. Puis se faire enguirlander par les médecins... Qu'est-ce que j'avais été soulagée de pouvoir enfin sortir de quarantaine lorsque j'avais été guérie et de pouvoir reprendre les entraînements. Certes, mes doutes ne s'étaient pas envolés, mais au moins, une bonne partie de mes journées étaient occupées par l'entraînement.

Puis, Aslan était venu me voir pour me proposer d'être la marraine des petits, qui étaient nés. Bien évidemment, j'avais accepté et j'avais été remplie de joie. Et cela m'avait donné une trêve dans mes réflexion. Il était désormais le père de 3 magnifiques petites boules de poils. Un mâle qui portait le nom d'Aymeric, et deux femelles nommées Irina et Djama. Ils étaient tous magnifiques. Et j'étais leur marraine. Quel cadeau merveilleux m'avaient fait Aslan et Okazeh.

Mais retour au présent. Les doutes continuaient de m'assaillir, et je ne pouvais plus me taire. J'allais devenir folle, au sens littéral du terme. Mais je n'osais pas en parler à Aslan. Certes, il était mon meilleur ami et il avait toute ma confiance. Mais il était également bêta. Et en tant que bêta, que faire quand une cheffe d'armée vient avouer, en détresse, qu'elle ne peut plus risquer sa vie, que ses instincts sont devenus trop fort... Sa réaction face à cette nouvelle était évidente. Et j'avais peur. Faire partie des rangs de l'armée, c'était toute ma vie... J'avais été si malheureuse lorsque mes parents avaient exigés que je renonce à la carrière de guerrière... J'avais donc décidé d'en parler au seul loup proche que j'avais, hormis Aslan. Deenos. Depuis son entrée dans la meute, et le début quelque peu chaotique que nous avions rencontrer lors de notre première entrevue, nous nous étions revus, souvent. Et petit à petit, nous nous étions rapprochés. Au stade actuel, je ne pouvais pas dire qu'il était mon meilleur ami, mais il était un ami, c'était certain.

Comme je le soupçonnais, je le trouvais aux chutes magistrales, tranquillement installé près de la source, allongé dans l'herbe. Il m'avait avoué adoré cet endroit. C'est vrai qu'il était agréable de se laisser bercer par le bruit des chutes. Je m'approchais et vint près de lui. Sans rien dire, je me couchais en face de lui. Je demeurais silencieuse un moment. Je ne savais pas vraiment comment aborder le sujet...



Je n'osais pas lancer le vif du sujet d'emblée. J’espérais qu'il me connaisse assez pour voir qu'il y avait un problème et qu'il me pose la question. Ce serait plus facile de répondre franchement à une question, que de lancer un sujet si délicat moi-même...