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Les élémenloups
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Cela faisait presque deux mois qu'Okazeh et Aslan étaient devenus parents, mais tout n'avait pas été rose pour autant. La jeune maman et sa portée avait été déplacée dans les montagnes, avec les autres membres les plus faibles du clan, pour éviter la propagation des maladies. Les petits n'avaient pas beaucoup vu leur tantine Triss, à cause d'une maladie qui l'avait terrassée pendant deux semaines. L'attaque des adeptes avait encore fait des victimes, et mis le clan sur les nerfs.
Okazeh, elle, n'avait pas pu sortir pendant trois semaines. Alitée, elle devait s'occuper de ses petits, les allaiter et leur fournir tout l'amour qu'elle pouvait pour qu'ils grandissent bien. Bien qu'elle fut complètement gaga de ses petites boules de poils, lorsqu'il fut l'heure d'enfin les laisser sortir de la caverne, elle en fut soulagée. Elle pouvait enfin envisager de reprendre une vie normale. Son corps avait changé, la grossesse laissant des séquelles. Elle avait perdu du muscle, était moins sportive, mais elle aurait tout le temps de retrouver son corps passé.
C'était une jolie journée de printemps. Le soleil ne tapait pas tant que ça, et elle avait laissé les louveteaux sortir sou la surveillance aigüe de leurs parents. Car bien sur, Aslan était toujours auprès d'elle. Il n'avait manqué ni le moment ou les petits avaient ouverts les yeux pour la première fois, ni leurs premiers pas maladroits. Et aujourd'hui, il continuait à se libérer du temps pour aider Okazeh à surveiller les chenapans. Les trois louveteaux jouaient tranquillement sur le sol dur devant la caverne provisoire des deux betas. Ils avaient bien évolués : La plus grande était Irina, la plus forte aussi. Ses ailes bleues lui donnaient un avantage certains sur ses frères et sœurs lors des bagarres. La plus petite Djama restait discrète, semblait vouloir explorer le plus possible mais se mêlait moins aux jeux. Enfin, le seul mâle de la portée, Aymeric, était petit mais assez joufflu. Le voir courir sur ses petites pattes, puis tomber faisait toujours rire tendrement les parents. Il était assez entreprenant et bagarreur, même s'il se faisait facilement maîtriser par ses deux sœurs.
Toute cette petite clique était très difficile à surveiller, et parfois quatre yeux aguerris ne suffisaient pas pour empêcher les bêtises. Mais les premiers bobos faisaient aussi partie de la vie des louveteaux. Okazeh était donc assise passivement au soleil, profitant de l'air libre avec Aslan à ses côtés lorsqu'elle entendit des pas arriver du chemin. Levant la tête, elle reconnut Triss. Cette dernière, depuis l'arrêt de sa maladie, passait régulièrement voir les petits, aussi la noble ne fut pas surprise et l'accueillit avec un sourire.
"Bonjour Triss !"
Dernière édition par echapp le 24/5/2019, 15:53, édité 1 fois
Les petits, âgés d'un peu moins de 9 semaine à présent, avaient tous leurs sens bien développés. S'ils ne parlaient pas encore très bien, ils connaissaient quelques mots simples, ils bougeaient, exploraient, s'amusaient, innocents. Ayant beaucoup grossis et pris en taille en si peu de temps, Aslan n'avait pas vu le temps passer. Leur poil duveteux et épais, comme un duvet, était doux, il aimait les garder contre lui.
Mais aujourd'hui il faisait beau, les petits avaient le droit de sortir un peu de la tanière. Aslan et Okazeh s'étaient assis à l'entrée et observaient les trois petits jouer ensemble. Aslan était tendu, sur ses gardes, pour rien certainement. Il devrai sans doute se placer de l'autre côté, pour éviter un drame possible. Finalement il haussa les épaules, rien ne se passerait.
Il reconnu Triss en même temps qu'Okazeh, et tandis que cette dernière saluait la cheffe d'armée, Aslan se leva en secouant la queue.
Les enfants, allez dire bonjour à Tata Triss!
Il n'en fallu pas plus, ni une ni deux, les trois boules de poil en furie se ruèrent sur Triss en jappant, Aslan sourit en les voyant.
Dernière édition par Tyshell Froufrou le 22/3/2019, 12:43, édité 1 fois
Cela faisait à présent presque 2 mois qu'Aslan était venu m'annoncer la venue au monde de ses petits avec Okazeh, et qu'il m'avait demandé d'être leur marraine. Autant dire que ces deux nouvelles m'avait remplie de joie, et dès que j'avais été rétablie de ma varicelle, j'étais aller voir la petite famille. Ces petits étaient absolument magnifiques, mais ils grandissaient si vite... J'étais passée les voir aussi souvent que possible, sans pour autant déranger la petite famille. Je n'étais pas non plus tout le temps avec eux... Mais dès que j'avais un jour de libre, ou un après-midi complet, je passais voir si la petite famille se trouvait chez elle, et si j'étais la bienvenue pour passer du temps en leur compagnie. Jusqu'à présent, je ne m'étais jamais sentie de trop, ou exclue, les deux parents m'avaient toujours accueilli à pattes ouvertes, tout comme les petits qui adoraient leur "tata Triss". Et je le leur rendait bien. Ces petites boules de poils illumnaient chacune des journées où je passais du temps en leur compagnie. Lorsque j'étais avec eux, à jouer avec l'insouscience d'un louveteau, j'oublais tout le reste. Surtout mes soucis d'instinct de survie largement accru par un simple mot, prononcé par un Dieu Aztec dans le but de me sauver la vie...
J'arrivais près de la tanière d'Aslan, et qu'elle ne fut pas ma joie de découvrir que toute la petite famille se trouvait dehors. Les loupiots jouaient gaiement, sous la vigilance de leurs parents. Okazeh m'apperçu et me salua chaleureusement. On aurait pu croire que'une mauvaise entente aurait pu s'installer entre nous, venant du fait que j'avais avoué mon amour à Aslan, et que celui-ci m'avait refuser le sien dans le but de faire une portée avec une louve de l'air, afin d'achever la fusio des clans du feu et de l'air. Mais même si cela avait été douloureux au départ, j'étais finalement parvenue à mettre mes sentiments amoureux pour Aslan de coté, pour ne pas perdre mon meilleur ami. Et ce qu'il se passait en ce moment-même me confortait dans mon idée que j'avais bien agi. Je ne pouvais pas forcer Aslan à m'aimer, mais si je n'avais pas pu accepter son choix, j'aurais pu risquer de perdre mon meilleur ami, et je n'aurais certainemment jamais été nommée marraine de ces trois adorables boules de poils.
Aslan me vit également et il se leva en battant de la queue, content de me voir. Je batti de la queue à mon tour, affublée d'un grand sourire, pour lui montrer que moi aussi j'étais contente de le voir. Puis il lança à sa joyeuse tribu :
—"Les enfants, allez dire bonjour à Tata Triss!"
Aussitôt les petits arrêtèrent leur jeu et se ruèrent vers moi en jappant, sous le regard amusé de leur père. Alors que les petits se ruaient sur moi et me sautait dessus, je me jetai sur le sol, faisant semblant d'avoir été terrassée par les petites boules de poils qui me grimpèrent ensuite dessus. Après un moment de ce petit jeu à me rouler par terre, je roulais, faisant gentiment glisser les loupiots au sol, puis, je me relevais et avançait vers les deux bêtas, tandis que les trois petits loupiots tentaient de m'attraper les pattes alors que je marchais. Je pris grand soin à ne pas leur marcher dessus et je devais donc probablement avoir une démarche très comique, mais je m'en fichais. Je préférais largement être ridicule plutôt que de risquer de leur faire le moindre mal. J'arrivais près d'Aslan et Okazeh, les petits toujours dans mes pattes, et lançais joyeusement :
—"Bonjour vous deux. Comment allez-vous ?"
Je m'assis tranquillement tout en bougeant la queue que les petits se mirent à chasser et tenter d'attraper.
Aslan se leva d'un bond, la queue battante pour accueillir sa meilleure amie. Okazeh reste couchée, pour épargner une énième fatigue inutile à ses membres. Peut-être que ça ne se voyait pas, mais avoir enchainé une grossesse puis un très long mois de lactation n'aidait pas à la fatigue de la jeune maman. Elle s'était promis qu'elle reprendrait le sport, mais ce n'était pas une priorité pour le moment. Ses trois louveteaux coururent vers leur tata, tentant de lui attraper les pattes. Tris feignit de tomber au sol sous leurs coups meurtriers, faisant rire de plus belle les trois petits. L'air s'emplit des cris des petits, et la guerrière ferma les yeux un instant.
—"Bonjour vous deux. Comment allez-vous ?"
Triss s'était assise à nos côtés, les trois petits essayant toujours de chasser sa queue. En temps normal, Okazeh les aurait calmé pour ne pas embêter la cheffe d'armée, mais elle savait que cela ne la dérangeait pas, voire même qu'elle appréciait se faire chasser par les trois monstres. Elle les laissa donc faire leur vie, gardant néanmoins un oeil sur eux.
-"Ma foi tout va bien. Le temps s'adoucit et ça fait du bien. Et toi ? Tu n'as pas eu trop de mal à reprendre les entrainements après ta maladie ?"
Elle sourit à Triss. Elle savait que Triss prenait son rôle de cheffe d'armée très à cœur, et entrainait les loups avec force et efficacité. Mais une maladie aussi invasive et contagieuse que celle qu'elle avait eu l'avait confinée aux cachots pendant plusieurs semaines. heureusement elle était à présent guérie. Derrière elle, les petits se lassèrent se jouer avec le tissu doré de sa queue, et repartirent jouer plus loin, entre eux. Elle leur jeta un coup d'oeil rapide, mais voyant que tout allait bien, elle se reconcentra sur la conversation.
Aslan souriait en voyant le bonheur de la scène. Sa famille réunie, ses petits heureux, tout allait pour le mieux malgré la quarantaine dans laquelle le clan était plongé. Heureusement leur tanière était déjà assez haute, leur permettant de ne pas en changer avec les petit à l'époque incapables de marcher et tout ce qu'il aurait fallu aménager pour le repos de la mère allaitante.
Car Aslan faisait très attention au confort d'Okazeh, il changeait plus que régulièrement sa paille, remplaçait les peaux par des peaux fraiches et toujours plus grandes pour accueillir les petits. Bien évidemment, ils préféraient dormir contre elle que contre lui, faisant naitre chaque nuit une pointe de jalousie, mais au final Aslan était heureux.
Après un parcours du combattant fastidieux, Triss arriva à leur hauteur et s'était assise près d'eux. Aslan la salua d'un coup de langue sur la tête. Il laissa Okazeh répondre, elle était fatiguée. Quand elle eut terminé il hocha vigoureusement la tête.
Comment ça ne pourrait pas aller? ces petites boules m'emplissent de joie chaque fois que je les regarde.
Il regarda Triss, attendant qu'elle réponde aux questions d'Okazeh. S'il ne les avait pas posé lui même, il s'inquiétait tout autant de son amie qui en avait vu des vertes et des pas mûres. Il était au moins soulagé de voir qu'elle s'entendait bien avec les petits et que les moments qu'elle passait en leur compagnie lui permettaient de lâcher un peu de leste. Il vit du coin de l'oeil les gamins rouler l'un sur l'autre, lassés de jouer à la chasse avec la queue de triss, tout allait bien. Il reporta son attention sur la cheffe d'armée.
Les petits jouaient tranquillement avec ma queue que je prenais soin à ne pas laisser inactive. Un sourire était étalé sur mon visage. Dès que je fus près d'eux, Aslan s'approcha de moi et me lécha tendrement le sommet du crâne. C'était si bon... Le soleil, ce temps clément, cette journée tranquille, l'insouscience de ces petites boules de poils... L'accueil chaleureux de mon meilleur ami et de sa famille. Il y avait longtemps que je n'avais pas été autant en paix avec moi-même. Que je n'avais plus été capable de mettre mes soucis, concernant mon instinct de survie déréglé, de coté, de les oublier un moment, et de profiter de l'instant présent, tout simplement. Okazeh me tira de mes rêveries en prenant la parole :
—"Ma foi tout va bien. Le temps s'adoucit et ça fait du bien. Et toi ? Tu n'as pas eu trop de mal à reprendre les entrainements après ta maladie ?"
Puis elle me sourit. Sa sollicitude me touchait énormément. Lorsqu'Aslan était venu me voir, pour m'annoncer qu'il avait trouvé la femelle parfaite pour son projet, et que celle-ci avait accepté, j'avais été totalement incapable de lui en vouloir, à lui, ou à elle. Le choix d'Aslan était tout simplement parfait. De plus, dès le moment ou Okazeh avait atterri dans mon escadron suite à la fusion, j'avais apprécié cette louve. Je n'avais pas mis longtemps a remarqué sa force de caractère enveloppée d'une douceur sans pareil. Aslan et elle se correspondait bien, sans le moindre doute... Puis ce fut son tour de répondre à ma question :
—"Comment ça ne pourrait pas aller? ces petites boules m'emplissent de joie chaque fois que je les regarde."
Je lui souris. Effectivement, je ne pouvais que le comprendre. Ces trois petites boules de poils n'étaient que lumière, chaleur et jeux. Cela devait probablement être épuisé de veiller sur eux continuellement, et je voyait clairement qu'Okazeh était fatiguée, malgré tout, elle rayonait, tout comme Aslan.
—"Comme je vous comprends, effectivement, ce sont de petits rayons de soleil à eux seuls... Oui, j'ai bien repris les entraînements, et dieu seul sait combien cela m'a été bénéfique après être reste confinée dans la zone de quarantaine durant 3 semaines à cause de cette foutue maladie, à me gratter continuellement. Je pense pouvoir dire, sans l'ombre d'un doute que cela a été une des périodes les plus difficiles et longue de ma vie. Mais aujourd'hui, je vais bien, et je suis ravie de me trouver ici, avec vous cinq."
Je n'avais pas menti... Aujourd'hui, en ce moment-même, j'allais bien, et pour le mieux même. Je n'osais toujours pas aborder le sujet de mon instinct de survie accentué de façon exponentielle avec Aslan. Heureusement que j'avais pu nuancé quelque peu la vérité. Je n'avais jamais été capable de mentir à Aslan de façon direct. Mais ma réponse n'était pas un mensonge, alors il n'y avait pas le moindre signe en moi qui aurait pu montrer le contraire.
Le sourire de la cheffe d'armée réchauffa le cœur d'Okazeh. Elle avait eu de nombreuses craintes quant à la relation entre Triss et Aslan, mais avait fait confiance au mâle sur le choix de la marraine. Et il ne s'était absolument pas trompé. La louve grise et rouge avait l'air si épanouie auprès des petits, dans un contraste total avec celle qu'Okazeh avait connu en entrainement. Elle avait l'air heureuse. Si elle aimait autant être autour de petits, pourquoi n'avait-elle jamais décidé d'en avoir à elle ? Okazeh suivait des yeux la petite Djama, qui revenait vers elle. Elle lui donna une léchouille sur le front tout en écoutant la cheffe d'armée : —"Comme je vous comprends, effectivement, ce sont de petits rayons de soleil à eux seuls... Oui, j'ai bien repris les entraînements, et dieu seul sait combien cela m'a été bénéfique après être reste confinée dans la zone de quarantaine durant 3 semaines à cause de cette foutue maladie, à me gratter continuellement. Je pense pouvoir dire, sans l'ombre d'un doute que cela a été une des périodes les plus difficiles et longue de ma vie. Mais aujourd'hui, je vais bien, et je suis ravie de me trouver ici, avec vous cinq."
La beta eut un sourire doux tout en regardant sa fille jouer entre ses pattes. Elle pouvait imaginer combien la quarantaine avait été difficile, mais Triss semblait à présent bien mieux. Okazeh releva les yeux calmement et ouvrit la bouche pour répondre, mais un son particulier fit frissonner son corps tout entier. Elle bondit, le corps entièrement tendu. C'était un petit cri d'appel d'Aymeric qu'elle avait entendu. C'était bien la première fois qu'elle entendait le son d'un de ses louveteaux si paniqué, et c'était une des pires choses au monde. Elle entendit un grand bruissement dans les fourrés, et lança un jappement. Djama vint se coller entre ses pattes, vite rejoint par Irina, effrayées.
Soudain, un aigle jaillit du buisson d’où venait le bruit pour s'envoler dans le ciel. Les cris de douleurs du louveteau étaient intenses, et résonnaient dans le crâne d'Okazeh jusqu'à la rendre folle. Elle était paralysée, ne pouvant rien faire, et serrant impulsivement de sa queue ses deux filles. Elle glapit de désespoir alors que l'aigle emportait son fils hors de sa portée. La beta regarda Aslan. Elle devait rester, elle ne pouvait pas quitter ses petites, mais elle supplia le mâle de partir en chasse de l'oiseau. Il pouvait encore potentiellement le rattraper, il y avait une chance ! Elle poussa les deux petites dans la tanière en lançant à Aslan et à Triss d'une voix dont transperçait la panique :
"Allez le chercher je vous en prie ... Je vous rejoins"
Triss allait mieux, si cela se voyait, Aslan fut rassuré de l'entendre. C'était une chose de le voir, mais une confirmation faisait toujours du bien. S'il n'avait plus pris le temps d'aller voir son amie pendant sa convalescence quand la grossesse d'Okazeh était bien avancée, il ne s'inquiétait pas moins pour elle.
Djama vint jouer avec les pattes de sa mère, Aslan sourit en la regardant, puis leva la tête pour voir Irina et Aymeric. Irina il vit, mais point d'Aymeric. Il se releva en un bon, suivi de peu par le cri de son fils. Il n'en fallu pas plus à son sang pour ne faire qu'un tour, Okazeh réagit tout autant que lui, mais semblait bien plus paniquée. Un grondement naquit dans sa gorge, tandis qu'Okazeh paniquait à côté. Les cris de son fils lui perçaient les tympans, le rendaient fou. Il n'eut pas le temps de capter le regard de la bêta, il bondit en avant, faisant voler les cailloux ses pattes.
Le problème d'un oiseau, c'était qu'il allait vite, et qu'il n'avait pas les obstacles au sol qu'Aslan rencontrait. Il aboyait sur tout loup sur son passage, ne se préoccupant pas de les bousculer. Il n'était plus qu'une boule de rage et de peur. Heureusement Aymeric se débattait, déséquilibrant l'aigle. il ignorait si Triss le suivait, mais il espérait qu'elle soit restée avec Okazeh pour la rassurer.
Il ne voyait plus qu'une chose, cet aigle. Ses griffes se plantaient dans le sol, creusant des sillons afin de le propulser plus en avant. Dans sa course démente, les anneaux d'or qui tenaient sa crinière étaient tombés, libérant ses cheveux. Lentement, il voyait l'aigle se rapprocher, son fils tenait beaucoup du père, il avait déjà un gros gabaris, il n'était pas léger. L'aigle avait été prétentieux de s'attaquer à un enfant si grand déjà.
Aslan se campa alors sur ses pattes, profitant d'un rocher. L'aigle se dirigeait vers les montagnes et s'il s'y engouffrait alors Aslan ne pourrait plus le suivre. Il le fixa du regard, fixant la tête, bien décidé à faire chauffer sa cervelle. L'oiseau le sentit, et fut déstabilisé. Parfait.
Aslan regroupa tout son poids et se propulsa grâce à ses pattes arrières. Des sauts plus haut il en avait fait. Il claqua la mâchoire sur la queue de l'oiseau, et retomba, l'emportant avec. Une fois au sol l'oiseau se débattait toujours, et tenait toujours fermement le louveteau. Aslan gronda, et fixa intensément le volatile. Ce dernier mourru, la cervelle explosée à cause de la chaleur. De rage, il saisit l'oiseau pour le déchirer en deux, puis il laissa retomber les morceaux d'aile, pour déloger son fils des serres du rapace.
Aymeric tremblait, il était très certainement traumatisé, et les serres avaient entaillé sa douce fourrure. Aslan gémit pour le rassurer, lui léchant le crâne. Il devait aller voir un médecin. Aslan le saisit doucement, il pouvait le mettre sur son dos, et le rendre ainsi de nouveau vulnérable à une attaque. Mais il préféra le saisir par le cou, tirant certainement sur les blessures de son petit. Il l'entendait gémir, il le sentait trembler, cela le rendait fou de rage. Il était au pied des montagnes, la scène était très certainement visible des tanières, et il l'espérait, de sa tanière. Il y jeta un regard. S'il ne pouvait capter celui de la bêta, il espérait qu'au moins elle puisse le voir, car il emmenait Aymeric chez un médecin, il ne rentrerai sans doute pas avec son fils.
Tous deux semblaient sincèrement ravis que j'aille mieux. Même si aucun des deux ne savait quel conflit intérieur se livrait en moi. Mais je savais que tôt ou tard, je devrais leur en parler. Aslan était mon meilleur et Okazeh pas bien loin de cela. Je vis cette dernière ouvrir la gueule pour me répondre et laisser sa réponse en suspend. Un son nous glaça le sang à tous. Venant des buissons, l'appel paniqué d'un petit. Okazeh bondit sur ses pattes et regarda partout, puis jappa. Djama sorti des fourré et fonça dans les pattes de sa mère, rapidement suivie d'Irina. Mais pas d'Aymeric à leur suite.
Puis un aigle sorti des fourrés, le petit Aymeric entre ses serres. Je failli bondir mais Aslan fut plus rapide cette fois-ci. J'hésitais à le suivre, j'avais même déjà commencé à courir sur ses pas, mais soudain, je me stoppais. Mon instinct de survie trafiquer me dictait de rester en lieu sûr. Non ! Je me devais de protéger ces trois petites boules de poils ! Ils étaient ma famille ! Un gémissement sorti de ma gorge, triste face au conflit qui m'habitais... Puis mon regard se porta sur la louve. Elle était totalement paniquée, paralysée par la panique de voir son petit en danger. Elle n'était plus capable de rien... Je fis demi-tour et rejoignit la jeune mère sans pour autant voir les deux petites. La panique s'empara de mes entrailles, mais je n'en montrais rien. En arrivant près de la louve, je sentis la trace olfactive des petites qui s'enfilait dans la tanière. Parfait, elles ne risquaient plus rien. Je m'approchais de la louve et la pris entre mes pattes avant tout en léchant une de ses oreilles, tendrement. Aslan avait eu ce geste avec moi et cela m'avait beaucoup aidée à m'apaiser. J’espérais qu'il en serait de même pour la jeune mère :
—"Ne t'en fais pas, Aslan te ramènera ton petit. Tout ira bien..."
Une fois que je la jugeai à nouveau à peu près calme, je la lâchai et montait sur un promontoire, sans pour autant m'éloigner de la famille. Après un moment, je vis Aslan, au loin, passé dans mon champ de vision, il avait Aymeric dans la gueule. Au lieu de revenir, il prit la direction des tanières des médecins. Sans doute les serres du rapace avaient-elles blessé le petit loup. J’espérais néanmoins qu'il allait bien. Je revins vers Okazeh et lui dit d'une voix douce :
—"Je t'avais dis que tout irait bien... J'ai vu Aslan, il a bien récupèré Aymeric, mais il l'emmène chez les médecins. Vas voir ton compagnon et ton fils, je reste avec les petites. Tu peux compter sur moi, il ne leur arrivera rien..."
Pour l'aider à se décider, je la poussais gentiment du museau, en direction des tanières des médecins. Intérieurement, j’espérais qu'elle me ferait assez confiance pour veiller sur les petites, malgré ce qu'il venait de se passer...
Aslan bondit à la poursuite du kidnappeur alors que les deux petites s'enfilaient la queue basse derrière leur maman et rejoignaient le fond de la tanière. Okazeh s'était postée devant, la fourrure gonflée et les yeux luisant, par reflexe pour protéger ses deux rejetons. Elle perdit vite de vue l'aigle et le mâle qui s'était jeté à sa poursuite. A sa grande surprise, Triss se lança à la suite mais s'arrêta brusquement. Elle lança un gémissement étrange avant de faire demi-tour. Cependant, Okazeh n'avait pas le temps d'y réfléchir. Elle piétinait sur place, déchirée entre protéger compulsivement l'entrée de la tanière et se jeter à son tour derrière Aslan pour sauver son tout petit.
Triss la rejoint et la prit entre ses pattes. Elle était restée calme, et lécha l'oreille d'Okazeh. La jeune mère se calma peu à peu, ses pensées s'éclaircissant. Elle devait faire confiance à Aslan, il allait sauver Aymeric, il le fallait. Elle ne pouvait pas concevoir la mort de son petit par sa faut, à cause de sa négligence. Ses muscles tendus ne pouvaient pas se détendre, malgré les efforts de Triss, mais elle pensait plus clairement et la panique la quitta.
—"Ne t'en fais pas, Aslan te ramènera ton petit. Tout ira bien..."
Okazeh hocha la tête. Tout irai bien. Elle tourna la tête vers l'intérieur de la tanière. Ses deux petites étaient blotties l'une contre l'autre, et elle croisa le regard angoissé de Djama. Elle gémit pour les rassurer. Elles étaient en sécurité, c'était tout ce qui comptait, et la peur de leur maman les avaient immédiatement mises dans un état de stress intense.
Au bout de quelques minutes, Triss s'éloigna et monta sur un promontoire. La queue d'Okazeh battait l'air alors que l'angoisse de l'attente se faisait plus présente. Elle regarda autour d'elle : tout danger était éloigné. Autour d'elle ne restait que Triss, et une nourrice qui les regardait d'un air légèrement inquiet. Elle bondit derrière Triss et se hissa à ses côtés sur le promontoire. Elle aperçut au loin Aslan, immobile, tenant entre ses crocs un petit corps qui semblait inanimé. La beta déglutit. Allait-il bien ? Le mâle se dirigea vers les tanières des médecins, il y avait toutes les chances pour qu'au moins il soit vivant.
—"Je t'avais dis que tout irait bien... J'ai vu Aslan, il a bien récupèré Aymeric, mais il l'emmène chez les médecins. Vas voir ton compagnon et ton fils, je reste avec les petites. Tu peux compter sur moi, il ne leur arrivera rien..."
Okazeh donna un petit coup de museau vers Triss. Elle avait entièrement confiance pour lui laisser garder et rassurer les deux louvettes. Elle murmura d'une voix un peu cassée :
-"Merci mille fois Triss"
Elle bondit vers les tanières des medecins. Elle galopait le plus vite possible, quitte à bousculer sur son chemin quelques loups un peu trop lents. Toute l'énergie et l'angoisse qu'elle avait accumulé pendant ces longues minutes explosait à présent maintenant, et elle dévora les mêtres qui la séparait de son petiot. Elle débarqua en sueur dans la tanière des médecins et aperçut immédiatement la carrure d'Aslan. En un geste elle était à ses côtés, et vit son petit sur un lit, un medecin à ses côtés. Il avait les yeux mi-clos et gémissait doucement alors que le médecin appliquait conscencieusement un baume sur les plaies laissées par les serres sur son dos. Okazeh émit un soupir de soulagement et se plaça à côté du petit, lui léchant la tête et le rassurant.
-"Aymeric mon petit, je suis désolée, personne ne te fera du mal, personne ..."
Elle ferma les yeux un instant, inspirant l'odeur de son fils à plein poumon. Ce dernier avait l'air de s'être un peu calmé, mais elle empéchait le médecin de continuer son travail. Tant pis, il attendrait 5mn. Elle sentait l'émotion et le soulagement la gagner, et elle enfoui son museau contre le petit corps chaud de l'être à ses côté, ce petit qu'elle aimait plus que tout. Elle ne laisserait plus personne lui faire du mal, à lui ou à ses soeurs.
Les médecins accueillèrent le petit avec effervescence. Si des blessures telles inquiétaient de manière moindre chez un adulte, Aymeric était encore très jeune et bien plus vulnérable. Aslan déposa son petit sur l'une des couchettes que le médecin lui désigna, et s'éloigna pour laisser la place, afin que son tout petit soit bien soigné.
Une tornade passa à côté de lui, et ni une ni deux, Okazeh se retrouva près de son fils, ignorant le médecin qui s'était respectueusement éloigné pour laisser à la mère un peu de temps. Aslan supposa que Triss était restée avec les deux petites. Il en vint à espérer qu'elles étaient bien au fond de la tanière, à l'abri d'un autre aigle.
Après quelques minutes, Aslan vint mettre son museau contre l'echine d'Okazeh.
Viens, laissons le médecin faire son travail.
Le médecin s'avança pour confirmer.
Plus tôt j'appliquerai les cataplasmes moins de risques d'infection il y aura, à vu de nez il devra sans doute passer la nuit ici mais vous pourrez le récupérer demain, il a besoin de beaucoup de repos et de calme.
le doc insista sur le mot "calme", comme pour signifier que les parents ne pourraient pas rester. Aslan donna un coup de langue sur le crâne de son fils avant de reculer, encourageant la mère a faire de même.
Une poignée de minutes passèrent alors qu'Okazeh s'apaisait auprès de son fils. Son dos était lacéré de grandes griffures, et même si sa raison lui disait qu'il s'en sortirait sans mal et probablement sans séquelles, son instinct de mère lui dictait de rester auprès de son fils. Soudain elle sentit le museau d'Aslan contre son pelage.
Viens, laissons le médecin faire son travail.
Okazeh acquiesça. le petit semblait un peu plus apaisé, même s'il gémissait toujours par intermittence à cause de la douleur, déchirant le cœur de sa mère à chaque fois un peu plus. Mais la femelle ne pouvait se résoudre à le laisser, il était si fragile, il n'avait jamais encore été laissé seul sans ses parents ou Triss pour le garder ...
Plus tôt j'appliquerai les cataplasmes moins de risques d'infection il y aura, à vu de nez il devra sans doute passer la nuit ici mais vous pourrez le récupérer demain, il a besoin de beaucoup de repos et de calme.
La beta serra les dents avant de lentement, avec mille précaution et beaucoup de douceur, se séparer de son louveteau. Le médecin avait raison, même si ça la tuait de l'avouer. Elle devait rejoindre ses deux filles, les rassurer quant à la santé de leur petit frère, ainsi que Triss qui devait elle aussi être angoissée. Elle se releva puis s'éloigna de quelques pas, le regard fixé sur Aymeric. Le médecin la remercia d'un signe de tête avant de reprendre son travail avec des gestes doux et précis. Okazeh se serra légèrement contre le flanc d'Aslan. Il l'avait sauvé, le petit allait s'en sortir. Elle dit d'une voix faible mais soulagée au médecin :
"Merci" Puis se tourna vers la beta à ses côtés. "Merci"
La louve se tut. Elle savait qu'Aslan aurait été tout aussi catastrophé qu'elle s'il était arrivé quelque chose de grave à Aymeric. Elle n'avait pas besoin de lui expliquer, et même si le mâle ne le montrait pas, elle savait qu'il avait eut également une belle frayeur. Elle regarda une dernière fois son fils, qui se laissait faire entre les pattes du médecin, avant de repondre :
"Nous devrions rentrer. Triss attends à la tanière avec Djama et Irina, elles ont besoin d'être rassurées." Elle ajouta en direction du médecin : "Nous repasserons dans quelques heures pour voir si tout se passe bien d'accord ? Appelez si quelque chose ne se passe pas bien, ou si vous avez besoin de l'un d'entre nous."
Elle regarda une dernière fois son petit, ne pouvant se résoudre à le laisser seul, si jeune. Elle s'approcha une dernière fois avant de lui lécher les oreilles tendrement, et ajouta en direction du médecin d'une voix inquiète :
"S'il n'arrive pas à s'endormir vous pouvez le lécher comme ça. Il s'apaise vite en général après."
Elle soupira, retardant toujours l'inévitable, puis finalement salua une dernière fois le médecin et sortit de la caverne. Les deux betas reprirent la route vers leur tanière, ou ils retrouvèrent Triss et leurs deux filles qui n'attendaient que d'être rassurées.
![[fini] L'Aigle noir [PV Aslan, Triss] 31068710](https://i.servimg.com/u/f43/17/96/29/92/31068710.png)
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