Il fallait que je vois Mya… Ma petite chérinette de Nephtys m’avait demandé de la guider au clan de l’eau. Du côté de mon clan sa présence ne posait guère de soucis. Mon souci principal étant alors la mère de l’enfant, ma chère et pas toujours tendre Mya… Je me souvenais parfois des membres de mon clan qui me trouvaient un peu fou de supporter une ex terre. En plus d’être originaire de la terre Mya avait dû apprendre à survivre seule et avait donc développais un caractère qui ne souffrait aucun écart de conduite. Et moi je l’aimais, je l’aimais tendrement et la folie. Je ne savais pas ce que je pourrais faire pour elle, mais juste pour ses beaux yeux j’étais capable d’aller très loin. En plus ma dulcinée, divine créature que je trouvais obsédante et merveilleuse avait eut la douceur de m’offrir une descendance. Descendance que je chérissais autant qu’elle et don je prenais grand soin.

Je savais que ma louve était aussi très protectrice envers notre descendance. Et encore protectrice c’était peu dire. Elle pouvait se montré mauvaise avec tout danger extérieure. Et j’espérais ne jamais en devenir un sinon je risquais de finir ma vie en position latérale de sécurité pour survivre à la fureur de ma compagne bien aimée que j’étais actuellement en train de chercher.

Où avait-elle bien pu aller se fourrer pour trouver de quoi manger pour tout le monde ? Nos enfants n’étaient pas encore en âge de se nourrir seuls. Et même si Mya s’assurait que Mijaw et Saladem surveille leur frère et leur sœur, ils n’en restaient pas moins jeune et il était rare que Mya soit loin de la tanière. Mais pour le coup je ne la trouvais vraiment pas à proximité et cela commençait à m’inquiéter. Je savais qu’avec l’hiver le gibier se faisait plus rare et difficile à prendre. Mais je ne voulais pas que ma louve se mette en danger non plus. J’étais là aussi et si elle le voulait je pouvais m’occuper un peu de la nourriture. Je ramenais d’ailleurs souvent un ou deux marcassins pour ma famille quand je rentrais d’une longue période d’absence.

Après un moment à planer j’aperçus finalement ma louve dans les marécages, elle était avec une proie à première vue, et pas loin de la frontière entre le marré et les tanières. Je fus assez soulagé de la voir là et descendis vers elle avant de me poser à quelques pas d’elle et d’aller directement lui donner un coup de langue affectueux pour la saluer et lui signifiait que j’étais heureux de la voir. Cela se traduisit également par le mouvement vif et doux de ma queue.



Elle avait l’air de se porter bien physiquement. Mais la question concernait surtout son état moral parce que je doutais que s’occuper de quatre enfants devait être éprouvant. J’avais déjà eus à m’en occuper pendant qu’elle chassait et j’avais eus une migraine en fin de journée. Alors je voulais être sur que Mya avait toujours ses nerfs d’acier et que la situation la satisfaisait toujours.

Ma femelle bien crasseuse était resplendissante à mes yeux. Il n’y avait rien de plus beau qu’une femelle après l’effort d’avoir cherché à manger pour sa progéniture. Mya était pour moi l’idéal de la femelle. Aucune autre ne saurait me voler mon cœur et mes pensées. Il n’y avait que Mya, et Mya, et encore Mya, et re Mya pour me faire rêver. J’étais au comble du bonheur quand j’étais en sa présence et tout mes tracas disparaissait aussi vite qu’ils étaient arrivés.

En l’entendant ronronner puis rire mon cœur se gonfla de bonheur et mon poitrail de fierté. J’arrivais au moins à la faire rire et à la rendre heureuse et cela me rendait tout aussi heureux. Agitant alors les oreilles je me demandais quel était cet étrange bestiole qu’elle avait ramené. A première vue ça n’était pas un ragondin, c’était dix fois trop gros. Et puis ça sentait beaucoup plus fort… mais je n’avais jamais vu de capibara de ma vie et j’ignorais complètement de quoi il s’agissait. Néanmoins à sa demande je hochais la tête et tirait l’animal avant de le hisser sur mon dos avant de le placer convenablement entre mes ailes pour éviter que ça ne tombe. Lançant un regard à ma femelle je lui dévoilais un sourire doux.



Je continuais alors ma marche en direction des tanières. Je n’avais pas revue ma compagne depuis un certain temps malgré que j’avais vu Mijaw et sa petite sœur Nephtys qui devenait une très belle louve selon moi. J’agitais la queue alors que je me sentais terriblement fier de les avoir pour descendants.


J’étais tellement fier de mes enfants, ça se voyait dans mon regard et à ma manière de parlé d’eux, et Mya devait sans doute le sentir. Alors que je pensais à eux je me rappelais de la demande de Nephtys et secouais la tête avant de lancer un regard un peu timide à Mya connaissant parfaitement sa haine envers les meutes. Je me demandais d’ailleurs souvent ce qu’elle aimait en moi alors qu’elle n’aimait pas les loups de meute en général, mais je ne comptais pas poser la question, profitant tout simplement des bons moments doux que je passais avec la femelle.



Faire des choses dans le dos de Mya n’était pas dans mes habitudes. Je tenais trop à la rendre heureuse et à avoir son amour exclusif pour mettre en danger la confiance qu’elle avait en moi. Et je savais qu’elle tenait particulièrement à ses enfants alors je ne voulais pas les emmener si elle était contre cette idée sinon je risquais de finir divorcé, du moins, si ce mot existe pour les membres de mon espèce. J’attendis donc sa réponse avec une certaine inquiétude.

J’étais très heureux d’entendre ma compagne ronronner de la sorte, cela prouvait que ma présence arrivait à la satisfaire, et c’était une chose qui m’enchantait. Ma queue se mouvant joyeusement dans mon dos, j’entendis ma louve parler de cet incident. Me figeant alors je baissais les oreilles. Je m’en souvenais très bien. Le seul de mes fils qui me répondait et me désobéissait ouvertement m’avait sauté dessus ce jour là. J’en gardais encore une profonde peine. Je lançais alors un regard un peu triste à ma compagne, les oreilles légèrement base.



Je ne posais pas la question au sujet de Mijaw, mon fils avait un caractère très spéciale car il n’éprouvait quasiment aucune émotion. Peut être un peu de reconnaissance, et encore il m’arrivait d’en douter. Néanmoins je le savais soucieux de bien faire ce que nous lui demandions Mya et moi. Mais la question se posait plus pour Zelvect qui était insupportable quand j’étais seul avec lui, et pour Saladem qui faisait toujours de manière à me faire tourner en bourrique. Je savais que tout mes enfants aimaient leur mère, mais quand était-il de l’amour qu’ils me portaient à moi ?

Je suivis alors la femelle en direction de nos tanières. Quand je la vis le visage terne par rapport à ma demande je baissais les oreilles. J’espérais ne pas l’avoir blessé en lui disant ce que m’avais demandé ma fille chérie. Pour essayer de me faire pardonner sans doute, je lui donnais un coup de museau au coin de l’oreille et lui lançais un regard doux. Ma queue se mouvant lentement dans mon dos.



Je savais que Mya voulait le bonheur de nos enfants, elle ne pouvait clairement pas lutter contre son instinct maternel démesuré. Mais si elle était touchée par le fait que sa fille ne lui parlait pas de tout alors qu’elle passait tout son temps avec les enfants, imaginait-elle seulement à quel point j’étais touché par l’attitude de Zelvect et de Saladem à mon égard ? Je me sentais complètement étranger à la famille quand je rentrais et qu’ils étaient tout les deux avec leur mère. J’avais appris à communiquer avec Mijaw et échanger avec Nephtys était très simple. Mais mes deux autres enfants avaient pour habitude de me faire réfléchir pendant des heures sans jamais me donner de véritable réponse ou en m’ignorant.

Marchant prêt de ma compagne elle s’était arrêté à mes côtés, sans doute pour m’écouter puis me répondre. L’écoutant attentivement j’eus un sourire doux alors que je penchais la tête en sa direction. Je savais tout ça, je savais que c’était à nous de les aimer et de leur offrir le meilleur avenir qui soit. Mais Mya était proche de ses enfants et elle pouvait sentir leur amour, du moins de Zelvect et Nephtys, moi je ne ressentais même pas celui de mon fils. Je secouais finalement la tête


Mya pouvait comprendre dans ma remarque que je regrettais de ne pas avoir quitté le clan de l’eau pour ma famille. Je me sentais responsable de l’écartèlement des miens. J’étais responsable de la peine de ma louve quand je lui demandais d’emmener mes petits voir leur famille loin d’elle. Et j’en avais gros sur le cœur en pensant à tout cela. Mya aurait sans doute préféré que je déserte le clan pour elle d’ailleurs, je pensais souvent à cela, et à ce qu’elle pouvait me reprocher… Je l’aimais tellement, et mon envie de devenir Alpha, de ressemblait à Kaporal, tout cela s’évaporait quand je pensais à ma belle… Qui sait, peut être que quand je serais plus vieux je quitterais les miens pour vivre paisiblement à ses côtés.

Alors que je reprenais la marche avec elle, je pointais les oreilles, mon ouie un peu plus développé me permettant d’entendre faiblement les voix de nos enfants. Je relançais un regard à la louve, ma queue se mouvant lentement dans mon dos, j’étais heureux d’être avec elle, mais de sombres pensées étaient en train de m’assaillir l’esprit et de me dévorer …



Il m’arrive souvent de me poser la question, sans jamais avoir réussi à la poser à ma compagne. J’avais sans doute trop peur de sa réaction et de sa réponse. Mon esprit fut d’ailleurs rapidement attaqué par la voix de mon père qui me disait qu’elle devait sans doute souffrir de ma situation. Serrant les crocs sans que cela ne se voit à l’extérieur, je continuais de marcher en appréhendant ces prochains mots.

Ma douce me lança un regard comme si elle en avait marre de mon caractère, mais elle ne pouvait pas se plaindre de ma nature si ? J’étais comme ça et elle m’avait choisit avec mes défauts et mes qualités, du moins c’est ce que j’espérais du fond de mon être sinon je serais fortement déçu. Mais je doutais du contraire car Mya était possessive et surtout elle avait un caractère bien trempée lui permettant de repousser les indésirables à sa vie. Ainsi, si elle ne m’avait pas désiré je n’aurais jamais pu l’avoir pour compagne.

Puis elle me répondit, certifia mes doutes, et me fit sourire. Je posais ma proie et me glissais contre elle, passant une aile au dessus de ma louve. Elle était si petite contre moi, mais en même temps si douce et si chaude malgré son poil humide et collant. J’aimais Mya, et jamais je ne l’aurais pensé frivoles ou quoi que ce soit d’autre, elle était ma bien aimé et je l’avais choisi pour ce qu’elle était.


Je lui donnais un coup de langue plein de tendresse sur la joue, content d’être en sa présence. Elle était la créature la plus merveilleuse de l’univers. Enfin, d’après mes critères. Elle avait déjà réussit à faire partir mes craintes et mes doutes et je me sentais beaucoup mieux qu’avant. Je lui lançais un regard doux.


Je lâchais un couinement de bonheur avant de me défaire d’elle et d’aller récupérer sa proie. Reprenant alors la marche vers notre tanière que j’apercevais au loin. Je voyais déjà le bleu de mon fils qui était couché sur son caillou. Je voyais également le dos de Mijaw qui était assit bien droit, surveillant. Ma descendance était aussi merveilleuse que leur mère. Je pourrais mourir maintenant que ça serait avec un sourire béat et heureux. J’étais ici chez moi, et il n’y avais aucune endroit au monde où je me sentais mieux qu’ici.