[color:b9e2=light brown] La femelle blanche à corne de cerf avait dormi avec la harde comme très souvent. Mais elle ne s’était pas alimentée depuis quarante huit heure, ce qui devenait pressant. La femelle s’étira alors longuement avant de quitter la harde et de s’éloigner au petit trop, sa belle chevelure d’ébène se mouvant dans son dos et à son côté. Elle était en bonne forme aujourd’hui, rien à voir avec la nuit qu’elle avait passé à lutter contre douleur et angoisse. Elle secoua la tête, s’ébrouant dans un mouvement plus semblable à celui d’un cervidé que d’un loup. La belle blanche arriva alors rapidement à la Foret des rêves bleus. Comme toujours elle trouva ce lieu splendide et elle trouva agréable d’entendre la nature la saluer. Qui la verrait, s’il ne la connaissait pas, la prendrait pour une folle qui hochait la tête en disant « bonjour », « oui et vous ? », « merci, j’espère que la votre sera longue » . On devait vraiment la prendre pour une attardée mental. Mais tant pis, c’était important pour elle.

Elle continua sa promenade à la recherche d’une charogne, quelque chose à manger qui lui calerait le trou de son estomac. Elle vit un mulot passer, et l’observa avec un sourire doux, le trouvant absolument trop mignon et ayant presque envie de lui faire des léchouilles. Mais elle s’en empêcha sachant que le petit animal aurait peur. Elle continua alors son chemin, se demandant ce qu’elle allait trouver avant de sentir une odeur qu’elle avait déjà senti de nombreuses fois et d’une personne qu’elle appréciait. Elle commença à trotter avant de se jetter sur Lester et de le foutre sur le dos.

« LESTER ! »

Une fois qu’elle était sur lui elle lui donna un coup de museau plein d’affection tandis que ces quatre queues s’agitaient joyeusement dans son dos. Elle était tellement contente de le voir. Elle ne l’avait pas vu depuis super longtemps. Elle se défit de lui et s’assit plus calmement avant de remettre ses mèches de cheveux noires en arrière. Elle ramena alors ses queues contre ses pattes avant d’observer le mâle en face d’elle.

« Comment vas-tu ? »

[color:4682=light brown] La femelle était tellement contente d’avoir retrouvé son ami qu’elle ne pouvait pas tenir en place. Son postérieur se secouait dans un mouvement frénétique au même rythme que ces belles queues. Ses oreilles dressées vers le loup qui se tenait en face d’elle tandis que ses grands yeux aveugles le fixaient car elle savait avec exactitude où il se trouvait à cause de son odeur toute particulière et du contact récent qu’elle venait de forcer en lui bondissant dessus. La louve avait envie de se blottir contre lui et de ne plus bouger d’un petit centimètre, mais elle avait aussi très envie de sautiller comme une sauterelle tant sa joie était débordante. Elle finit quand même par se calmer un peu tout en l’écoutant. C’est vrai que ce fut un heureux hasard qu’ils se croisent maintenant par pure chance.

« Effectivement c’est un bel hasard que de te croiser. Je suis contente de savoir que tu vas bien ! Je me suis fais du soucis à ne plus te voir. J’ai appris que tu avais rejoins une meute ? »

La femelle avait finit par s’asseoir et par répondre à l’étreinte du mâle. Ils avaient tout deux un peu grandit depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vue. Mais elle avait quelque chose de plus que Lester, elle avait fait tomber ces bois de jeune cervidé et possédait désormais une belle ramure d’adulte. Elle en était très fière et gardait la tête haute juste pour montrer la beauté de ses cornes de cerfs. Puis elle entendit l’inquiétude du mâle et l’écouta attentivement tout en souriant et en agitant les oreilles, touchée que son ami se soit fait tant de soucis pour elle. Elle lui donna un coup de museau et un coup de langue en signe d’affection avant d’hoche doucement la tête.

« Je vais bien ne t’en fais pas. J’ai fais quelques rechutes mais rien de grave. Et puis la harde à veillé sur moi alors il n’y a pas eus de soucis »

Elle souffla longuement avant de pencher la tête pour réfléchir. Elle ne se souvenait pas vraiment de quels symptômes son cher ami avait connaissance. Alors elle essaya de faire un petit récapitulatif dans sa pauvre cervelle pour s’assurer de ne rien omettre à son ami et médecin.

« Hum si peut être bien un nouveau symptôme… Dernièrement quand j’étais mal je vomissais du sang, ça ne m’étais jamais arrivé auparavant. Tu crois que mon état c’est aggravé ? »

Elle fut soudain inquiète à l’idée d’entendre la réponse de son fidèle ami. Elle n’avait pas envie que son problème se soit aggravé. Elle n’avait pas envie de mourir à cause de cela, et elle n’aimait pas non plus inquiéter son précieux ami.

[color:8aa1=light brown] La louve blanche restée face à Lester et apprécia son coup de museau et ses coups de pattes affectifs. En entendant sa question sur son inquiétude la belle blanche hocha la tête en agitant ses queues. Bien sur qu’elle se faisait du soucis pour Lester, que croyait-il ce gros nigaud ? Qu’elle ne tenait pas à lui ? Alors c’était le plus grand de tout les imbéciles.

« Bien sur que je me fais du soucis pour toi. »

Toujours toute heureuse d’avoir retrouvé son ami de toujours la femelle écouta sa petite explication sur son entrée au clan de l’eau. Elle mit les oreilles à l’horizontale et pencha la tête. A dire vrai elle ne comprenait pas tout ce qu’il voulait dire, mais cela l’amusait beaucoup. D’ailleurs son amusement se traduisit rapidement par un petit rire doux et un fin sourire amical et chaleureux. Quand elle était plus jeune elle passait beaucoup de temps avec Lester à qui elle avait d’ailleurs plusieurs fois demandé une description du paysage ou des plantes par simple curiosité. Mais Lester c’était toujours montré très sympathique et très présent pour elle, alors ça l’avait toujours rendu heureuse. C’était comme si elle avait eut un frère en étant aux côtés du loup.

« J’imagine que tu as d’autres patients. Ne me réserve pas l’exclusivité, je me porte bien. Et puis je n’ai pas envie de te tuer au travail, après je me sentirais bien malheureuse si tu t’épuisais à t’occuper de moi »

La femelle avait baissé les oreilles, le simple fait d’inquiéter autrui lui déplaisait. Et l’idée que Lester pourrait se fatiguer à lui cherchait un remède lui faisait du mourron car elle avait peur qu’il se fatigue pour rien. Peut être que sa maladie était incurable et que dans ce cas là elle n’aurait jamais dû en parler au mâle. D’ailleurs elle n’en avait jamais parlé, il l’avait découvert tout seul. Elle secoua la tête à se souvenir dont elle ne voulait pas se rappeler. Puis elle entendit son inquiétude soudaine et releva le museau avant de dresser les oreilles. Hola il allait beaucoup trop vite. Elle n’arrivait pas à suivre ni à tout assimiler. Quand il recommença son étreinte et qu’il demanda si elle lui en voulait elle secoua la tête

« Bien sûr que non ! Comment pourrais-je t’en vouloir Lester ? »

Quand il annonça qu’il l’avait laissé comme un irresponsable et qu’il allait désormais prendre sa santé en main et s’occuper d’elle, la femelle recula une patte et détourna la tête. Rapidement elle se mit à rougir. Elle était toujours très gênée quand elle ressentait une marque d’affection venue d’un autre individu ou quelqu’un s’occupait d’elle d’une quelconque façon. Ses queues s’agitèrent alors avec joie et la femelle lui lança un coup d’œil timide bien qu’elle ne puisse pas le voir.

« Ne te sens pas obliger Lester, je me débrouille bien seule, et puis tu es loin d’être l’irresponsable que tu prétends être »

La femelle n’était pas sur d’avoir envie que Lester lui colle aux coussinets pour s’assurer qu’elle était en forme. Ça allait la mettre plus mal à l’aise qu’autre chose. Sans oublier qu’elle avait une grande amitié pour Lester mais qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’il ressentait à son égard. Et puis elle était habituée à vivre avec une harde de cerfs, et dès que Lester était dans les parages la hardes s’éloignait et se contentait de la surveiller de loin.

[color:12fd=light brown] J’avais entendu Lester se rassurer quand je lui avais affirmé que je ne lui en voulais pas. Mais comment pourrais-je en vouloir à l’ami que j’ai de plus cher ? Je fermais les paupières avant de l’entendre s’inquiéter et me dire qu’il était parti en plein traîtement et que par conséquent c’était un irresponsable. Je soupirais longuement en secouant doucement la tête, désespérée par le mâle qui se montrait beaucoup trop soucieux et qui se culpabilisé trop à mon goût. Je le sentis se coucher contre moi et m’installais convenablement à ses côtés avant de poser ma tête sur ses omoplates. Je me calais souvent ainsi contre lui autre fois, et il ne m’avait jamais repoussé alors je considérais que j’avais toujours le droit de le faire. Fermant les paupières j’entendis rapidement la suite de ses paroles.

« Lester arrête s’il te plais. Tu es libre de faire ce que tu veux, je ne te retiens pas et je ne tiens pas à diriger tout tes actes. Moi aussi j’étais bien dans cette tanière avec toi. Mais je veux que tu sois heureux, et que tu sois un solitaire ou un loup de l’Eau ne change rien à ce fait. Alors arrête s’il te plais »

Je le sentis frotter son front contre moi et cela fit battre joyeusement mes queues avant qu’il ne recommence à se morfondre sur ses actes passés. Je l’écoutais alors en baissa les oreilles avant de passer mon museau dans la pelisse de son coup. J’aimais sentir sa chaleur. Je me sentais bien et rassuré avec Lester. J’avais l’impression que rien ne pouvais m’arriver quand il était à mes côtés, et pourtant je savais que je n’étais pas amoureuse du mâle qui se trouvait contre moi. Un sourire doux effleura alors mes babines à ses dernières remarques.

« J’ai demandé à la nature de me dire où tu étais, je savais que tu étais chez les Eaux avant même d’aller voir à ta tanière, donc je n’ai pas eus à te chercher. Je me suis débrouiller autrement, et je suis fière de m’en être sortie seule »

J’appréciais que l’on s’occupe de moi, j’étais maladroite, fragile et malade. Mais j’aimais aussi pouvoir faire des choses par moi-même. Ça me donnait la sensation de pouvoir agir seule, d’avoir plus de capacités que je ne le croyais et ça me rendait très fière. Alors même si j’avais été triste que Lester parte, cela m’avait apprit à me gérer seule, et j’étais alors d’autant plus heureuse de le retrouver maintenant.

« Ne t’en fais pas pour mes yeux. Je suis très bien comme ça. »

Parce que j’étais aveugle Lester s’était d’avantage occupé de moi, et j’avais adoré ça. Après mon départ ça avait été la seule personne à se soucier un tant soit peu de ma personne. Ça m’avait réchauffé le cœur, et j’avais ainsi apprit à faire confiance aux loups alors que je n’avais jamais appris à vivre avec les autres vue que mon père et moi-même avions toujours vécus à l’écart des autres.

Blottis contre Lester je me sentais particulièrement bien. Je sentais son flanc se soulever et s’abaisser à chaque respiration. Sa présence avait le don de m’apaiser et de me faire beaucoup de bien. Dieu que j’appréciais d’être blottis contre mon grand frère d’armes. Je me sentais apaisée, bien, en sécurité et protégée. Je serais bien restée là jusqu’à la prochaine pleine lune. Mais ce n’était pas possible, lui comme moi nous avions des choses à faire. En l’écoutant je sentis un peu de peine dans sa voix, je redressais alors la tête et vint lui lécher le menton en battant de mes queues.

« J’ai toujours raison quand sa concerne ma vue »

Ma vue à moi était différente de celle des autres. Je ne voyais pas à proprement parlé, mais j’avais toute la nature pour me diriger. Toute cette flore sauvage qui me protéger et me permettait d’avancer. Je ne me sentais jamais seule, abandonner ou en danger, je savais que tout un univers veillé sur moi et me protéger comme si j’étais venue au monde dans le creux d’un arbre.

Puis j’entendis Lester me dire qu’il ne m’abandonnerait pas, et je me sentis rougir. Déposant ma tête contre ses pattes, je lui lançais un regard. Mes yeux vitreux se posant sur lui, je me demandais alors si mon corps faisait transparaître mes émotions à défaut que mes yeux puissent le faire. J’étais touchée par ce qu’il venait de me dire et un sourire sincèrement doux et heureux étira mes babines.

« Merci Lester, d’être là, et de m’avoir trouvé dans ma tanière cette nuit là… »

Lester m’était tombée dessus une nuit où je souffrais. Il aurait très bien pu m’abandonner, me laisser agoniser, mais il s’était occupé de moi, et au petit matin j’étais blottis contre lui, paisiblement endormi. J’adorais Lester, c’était mon sauveur et je lui devais tout. Il avait beaucoup manqué, j’étais triste qu’il soit partie, et je réfléchissais sincèrement à quitter ma vie de solitaire pour le suivre chez les Eaux et pouvoir à nouveau le voir souvent. Puis quand il me parla de croyance je pouffais de rire.

« Toi croyant ? Ola, tu as pris un coup sur la tête ? »

Lester était un scientifique, je ne l’avais jamais vu croire en les dieux. Mais cela me fit sourire. J’étais amusée à l’idée que mon frère puisse devenir croyant. M’installant un peu plus confortablement contre lui je fermais les yeux et soufflais longuement.

« Dis Lester, tu crois que ça serait une bonne chose si je rejoignais les Eaux ? »

J'avais posé ma question d'une voix fatiguée et pas très vive. Mais pour elle était sérieuse ma question. Bien que le sommeil commençait à m'abrutir, je voulais entendre sa réponse. Je savais que son avis m'aiderait à me décider.

Toujours contre le mâle que je voyais comme un frère, j’avais les yeux mis clos et je commençais à me reposer. Lester avait toujours eus un effet disons… Soporifique sur moi… Ah mon Lester, en l’entendant je me mis à sourire. Je le sentais parfois un peu timide avec moi, ou peut être, mal à l’aise ? Je ne savais pas trop, mais j’aimais cela. A sa remarque je ris donc doucement.

« ça va c’est pas comme si je demandais la lune. »

Je riais en répondant au mal. Il avait été tellement surpris que j’avais eus la sensation qu’on venait de lui poser une question existentielle. Je lui donnais un petit coup de museau tendre et affectif en écoutant sa réponse. Me bordant un peu plus contre lui parce que j’aimais et j’avais besoin de sentir la chaleur d’un autre pour dormir. O dieu, si je vais dans un clan je vais devoir dormir seule… Bon bah laissez tomber je resterais solitaire encore un petit moment.

« T’avoir sur le dos H24 ne me dérangerais pas du tout mon beau »

Je fermais les yeux et cachais mon fin museau sous son flanc, tordant ma nuque dans un mouvement étrange. Mais je me sentais bien comme ça. Je ramenais mes queues contre mon corps. Celles-ci me dissimulant presque complètement. Puis je me rappelais que dans un clan il pourrait y avoir des petits sans famille. Je pourrais alors m’occuper d’enfants, devenir une nourrice. Oui, mais dormir seule, ne pas fonder de vrai famille parce qu’un mâle ne voudrait pas des petits dont je m’occupe en plus des nôtre ? Non il y avait trop de pour et de contre.

« Je vais y réfléchir en tout cas…. »

Le levais mon museau pour croiser le regard du loup que je ne voyais pas. Mes oreilles s’agitèrent. J’étais pelotonnée contre lui. Je sentais son corps me poussais dès qu’il respirait, et mon poil se mêlait à nouveau au sien dès que j’inspirais.

« Dis, je peux dormir comme ça cette nuit ? La Harde est à peine à 200 mètres derrières les fourrées »

Je sentais les sabots des petits qui frappaient le sol. Les arbres me chuchotaient que les biches les surveillaient en écoutant leur sons, dormant d’une seule oreille. Les grands mâles eux dormaient profondément, le grand chef sur son rocher veillait sur sa harde, sur toute sa harde, même-moi. Il me voyait de loin, il savait que je n’étais pas en danger, il connaissait Lester et savait que si je partais avec lui alors il n’aurait plus à s’inquiéter pour moi, mais que si je rentrais dans sa forêt il continuerait de me veiller comme le père qu’il était devenu.

Resté couché contre Lester, je le laissais réfléchir tout en appréciant d’être ainsi en petite boule. C’était fort agréable et quand Lester me répondit je me mis à sourire. Le voilà qui recommence à bégayer comme un louveteau, il est vraiment trop mignon quand il fait ça. Moi ça me fait fondre, clairement et simplement. J’aime ce petit loup là, mais pas en amour bien sur, juste, comme un frère, un membre de ma famille, une famille que je n’ai jamais vraiment eut d’ailleurs. Puis je l’entendis me faire une remarque sur la forêt et j’éclatais de rire.

« Toi qui dis ne pas croire aux dieux je te trouves bien superstitieux dis donc »

Je lui donnais un coup de museau avant de reposer ma tête dans mon pelage et de fermer les yeux pour chercher le sommeil. Mes oreilles se baissèrent pour capter moins de sons et mes sens s’endormirent un peu.

« Je dors toutes les nuits dans cette forêt… Si les dire était vrai, ça ferait longtemps que je ne me réveillerais plus… »

Je ne rajoutais rien et m’endormis paisiblement pelotonnais contre lui. Qu’est ce que j’aimais cette sensation de chaleur et de réconfort qui se dégageait des autres individus. J’étais partie pour bien dormir toute la nuit si Lester ne me réveillait pas avant