Xef s’était levé de la bonne patte se matin et il s’était engagé à visiter tout le territoire du feu dans la semaine. Une chose qu’il n’avait pas encore entreprit. D’ailleurs il connaissait déjà mieux les terres des Solitaires que les Territoires de sa propre meute. Il faisait là un bien piètre loup de meute… Ses pattes biens en formes et l’estomac plein, il se laissa guider à la fois par sa curiosité et par son envie de bouger. Les oreilles dressées et le pas svelte, le loup avançait par petite foulée de trot tout en appréciant le paysage et les odeurs qui venaient lui chatouiller le museau. Le loup avait finalement fini devant l’arène et s’était arrêté devant cet imposant édifice l’espace de quelques secondes. Ses oreilles se placèrent en arrières, il était un peu inquiet de ce qu’il pourrait y trouver.

Mais pas question de faire demi tour pour un sous. Il avait décidé de visiter le territoire du feu, il n’allait pas abandonner devant des couilles. Il secoua alors vigoureusement la tête et entra dans l’arène par ces grandes arches. Une fois dans le lieu il entra dans la lumière de l’arène et détourna la tête pour se protéger des éclats puissants du soleil. Le loup se retourna alors pour marcher à reculons et admirer la taille de l’édifice. Il n’avait jamais rien vu d’aussi grand et imposant et se sentit bien petit. Il se demanda alors si quelqu’un vivait en ses lieux, et il eut rapidement la réponse quand une odeur vint lui chatouiller le nez. Il se retourna alors pour faire face à l’arène, s’attendant à un loup imposant, à une masse de muscle ou quelque chose dans ce style.

Mais à la place de ça il trouva une statu immobile. Il se demanda alors qui était ce loup. Sans doute un dieu du coin. Lui n’avait pas de dieu et autant dire que ses croyances étaient douteuse. Néanmoins il se sentait observé et avait la sensation aussi qu’un présence importante régnait dans les lieux. Il ne se doutait pas une seconde que s’était la statue qui lui procurait cette sensation qu’il n’appréciait pas vraiment. Et alors qu’il avançait encore d’un pas en se demandant qui pouvait bien l’observer, une voix parvint à ses oreilles. Le mâle noir et rouge regardait les choses à hauteurs de ses yeux se mit à chercher le porteur de la voix, étant persuadé que ce n’était pas la statu qui lui causait. Puis il descendit son regard et c’est là qu’il fit face à une boule de poils ailé dont les oreilles lui arrivaient tout juste au niveau du buste.

Très perturbé et particulièrement surpris il se figea dans son mouvement. Puis il se laissa tomber sur les fesses et dévisagea le petit loup à travers sa masse de cheveux blancs. Il agita alors les oreilles avant de sourire doucement. Voilà une petite boule de poils qui semble de bonne humeur…

« Heu… Je visite… »

Il était un peu gêné et surtout n’avait pas vraiment de raison d’être ici. Mais le loup en face ne semblait pas hostile. Il espérait simplement pas l’avoir déranger alors qu’il aurait pu être plonger dans une quelconque activité. Xef n’aimait pas déranger les autres …

Face à la petite boule de poils qui s’apparentait à un loup, Xef ne savait absolument pas comment se comportait. Il était à la fois mal à l’aise parce qu’il ne connaissait pas l’individu, ensuite parce qu’il était gêné par sa petitesse. Le mâle agita alors les oreilles avant que l’autre ne se mette à parler. Un vrai moulin à parole selon Xef. Le loup ne lui en demandait pas tant, d’ailleurs il ne lui avait absolument rien demandé. Il fut alors surpris quand le loup parla de sa gêne et de la sois disant présence d’un dieu. Lui ne croyait déjà pas en Akui, alors en un dieu qui serait présent dans une arène, ça touchait du rêve et de la croyance, et lui ne croyait qu’en ce qu’il voyait. Il resta alors immobile devant le petit loup qui lui parlait. Il était sur qu’il ne retiendrait pas tout ce qu’il lui avait dit. Mais bon ça n’était pas bien grave. Au moins sa présence semblait plaire à la petite boule de poils ou du moins lui occuper la tête l’espace d’un moment.

« Je n’ai pas peur des choses que je ne vois pas, en fait, je n’ai pas peur de grand-chose dans ce monde… »

Il avait marmonné ça pendant que le loup parlait. Il ne savait pas si l’autre l’avait écouté, ou même s’il l’avait entendu. Mais en fait il n’en avait réellement rien à faire. Il n’avait pas parler assez fort pour couper le petit mâle, alors il n’avait sans doute pas perturbé son discours. Il souffla alors avant de tendre ses pattes devant lui jusqu’à ce qu’il soit couché en sphinx. Ainsi sa tête arrivée juste à hauteur de celle du petit mâle. Quand il eut enfin terminé il agita les oreilles.

« Je m’appelle Xef »

Sa voix était redevenue calme et distante avec peu d’intonation pour qu’on ne puisse pas calculer ses pensées. Il n’aimait pas que l’on le comprenne et ne supportait pas que les autres se fasse des idées sur lui juste par des observations ou par des marques de sentiments que laisser échapper son corps. Il souffla alors longuement avant de regarder le petit mâle à travers sa touffe de cheveux crémeux. Il ferma à demi les yeux, se disant que Chérubin n’allait pas lui faire de mal. Et que s’il était quelqu’un de mauvais alors il le cachait vraiment bien.

« Sinon tu me ferais visiter ? Je ne connais pas le terrain »

La question c’était faite plus douce que ses premières remarques. Après il pouvait refuser et alors le jeune mâle noir et rouge irait visiter en solitaire. Cela ne le dérangerait absolument pas puisqu’il ne cherchait pas la compagnie à l’origine.

Couché en sphinx je sentais que Chérubin m’analysait et me calculait du regard. Je n’appréciais pas tellement cela. Mais l’envie de le chasser à coup de crocs dans le visage ne m’étais pas passé à l’esprit, alors je me contentais de rester immobile face à cette petite créature bavarde et exaspérante. Pourquoi diable avais-je eus la bêtise de me foutre ici et d’entâmer une discussion avec cette crevette poilu et ailée ? Je secouais la tête en lâchant un soupir contre moi-même tandis que Chérubin causait toujours. Contrairement à ce que l’on pouvait croire en observant, j’étais très attentif à ce qu’il disait et j’en retenais chaque détails.

Quand il me demanda si j’étais ici depuis longtemps avant de faire une avance sur ma connaissance des dieux je lui lançais un regard assassin qu’il ne pouvait pas voir. J’agitais alors la patte en signe d’approbation dans l’espoir qu’il se taise plus rapidement. Je n’avais pas envie de parler à monsieur pipelette. Il me fatiguait déjà les oreilles. Je fermais alors les yeux avant d’entendre son information comme quoi j’ignorais un tas de choses. Un grognement m’échappa.

« Ne fais pas l’erreur de croire que tu en sais plus. Tu sais autant de choses sur ton territoire que moi sur le mien »

Je posais ma tête sur mes pattes, agacé. Que savait-il des terres Nobles ? Là où les loups couverts de feux marches dans la nuit comme des torches vivantes et font brûler tout une fôret par plaisir ? Et des morts vivants qui rôdent durant la saison chaude et nous mordent pour mieux nous tuer ensuite ? Et que savait-il sur le massacre de Blood et la Tyrannie d’Aro ? Rien, il n’était sans doute jamais allé là bas, au-delà des falaises, loin derrière la montagne. Sur la terre d’EL, dans un lieu ou les loups ne donnent pas le même non aux dieux qu’ici mais qui ont bien les mêmes. Les dieux…A seigneur des damnés gardien de l’enfer… Où es-tu passé ? Je n’ai guère trouvé de statue à ton effigie. Les loups d’ici ne t’adorent donc pas ? Le faisions nous simplement parce que tu nous chassaient avec des morts ? Je reposais mes yeux sur Chérubin, plus calme que tout à l’heure.

« Dis moi, vous avez un dieu des morts ? Contrairement à ce que tu penses je crois en vos dieux, simplement ils n’ont pas le même nom chez vous que là d’où je viens, alors c’est un peu bizarre pour moi. »

Puis j’entendis Chérubin faire des approbations à mon sujet. Comme quoi les loups n’avaient pas peur de lui parler mais moi si. Oh ça n’était pas de la peur. Il s’avançait beaucoup trop en disant cela. C’était simplement que je n’avais jamais été bavard. Mère avait d’ailleurs cru que je ne parlerais jamais. En fait, si je me souviens bien, c’est sa propre mort qui m’a fait parlé. Parce que je me suis énervé… Ah sa question finale j’eus un sourire diabolique.

« Oh et bien mon père à trouvé marrant de massacré mes frères et sœur et de me pourchasser avec une faux pendant deux nuits alors que j’étais blessé et que m’arrêtais me serait fatale »

Oui, mon père en avait vraiment ri. Pendant deux nuit j’avais entendu son rire de démon et sa voix caressante m’appeler ensuite. Brr, j’en faisais encore des cauchemars.